En paix avec ses ancêtres

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Durant mon adolescence et même longtemps après je me suis trimbalé avec une liste longue comme un bras de griefs contre mes parents. Si ce n’était pour cette insupportable dépendance financière je les aurai renié à la première occasion. En fait à un certain niveau c’est ce que j’ai fait. Concentré sur des problèmes réels j’ai jeté le bébé avec l’eau du bain et j’ai imaginé pouvoir me débarrasser de mon éducation religieuse, morale, esthétique. Une fois ces ajouts peu éclairés mis sur le côté, il ne restait que moi, et tout ce que j’ai pu absorber volontairement des livres et des gens autour de moi.  J’étais persuadé de m’être en quelque sort fait tout seul.

Une petite trentaine d’années plus tard, me voilà voyant dans le miroir le portrait craché de mes parents. Les différences existent mais au final elles ne résistent pas à un examen approfondi. Elles sont plus cosmétiques qu’autre chose. C’est un peu comme si une personne ayant été élevée en mangeant tous les jours au McDonald se croyait différente parce qu’elle va maintenant tous les jours au Burger King.

Mes parents je les ai dans le sang. Tout comme eux ont les leurs dans leur propre sang. L’éducation est un conditionnement des plus tenace mais il ne saurait couvrir à lui tout seul les ressemblances innombrables entre les différents étages de nos arbres généalogiques.

La psychanalyse, freudienne à ses débuts, s’est longtemps consacré à l’étude de ce qui avait pu se jouer dans les premières années de l’analysée, ces années sous influence directe de sa famille nucléaire, et plus particulièrement du père et de la mère. Plus tard les disciples et contradicteurs de Freud ont entendu le champ des influences étudiées à la famille élargie, à l’entreprise, au contexte politique. Nous ne vivons pas sous cloche, nous faisons parti de nombreux systèmes dans lesquels nous occupons un rôle et dans lesquels nous évoluons soumis à un certain nombre de règles plus ou moins clairement établies.

Parmi tous les systèmes, le plus puissant est sans doute la famille où nous nous retrouvons pris en tenaille entre ceux qui nous précèdent et ceux qui viennent à notre suite faire perdurer notre nom.  Anne Ancelin Schützenberger et bien d’autres à sa suite ont étudié et cartographié nombre phénomènes intéressants dans les familles. Le plus surprenant d’entre eux est pour moi la notion de secrets de famille.

A certains moments ça dérape, et quelqu’un fait une bêtise, quelque chose de vraiment honteux dans le contexte de l’époque (collaboration, homosexualité, addiction, enfant illégitime, avortement, …) tant et si bien que le sujet s’il peut être connu par certain dans la famille n’est jamais discuté, et plusieurs générations après alors que tout semble oublié, un des descendants, direct ou non, va voir sa vie déraillée par une poussée venue de nulle part et va avoir par exemple un accident à une date anniversaire du même accident chez l’ancêtre poussé aux confins de la conscience collective.

Si tout le monde peut facilement comprendre que le fait de cacher la vérité à une personne, vérité qu’elle sent à un niveau plus ou moins inconscient, peut être perturbant, là , qu’on subisse des répercussions du secret d’une personne que l’on a jamais rencontré voir dont on a jamais entendu le nom est assez incroyable.

Bert Hellinger est pour moi le contributeur le plus important de l’étude des auto sabotages inconscients dictés par une sorte de conscience collective. Il est le créateur des constellations familiales, une méthode bluffante et particulièrement efficace pour aider à démêler la partie psycho généalogique du questionnement des consultant.

Dans ces écrits il a énoncé trois règles régissant les systèmes familiaux, qui pourraient être résumées ainsi :

  1. Tout membre d’une famille qu’il soit mort ou vivant a les mêmes droits d’appartenance à celle-ci.
  2. Quand les droits d’appartenance d’un membre sont niés, des mécanismes de compensations se mettent en place.
  3. Si tous les membres ont le même droit d’appartenance, il y a une hiérarchie à l’ancienneté. C’est toujours aux petits derniers de se sacrifier pour les erreurs de leurs ainés. Ils se retrouvent poussés à compenser : (venger, prolonger, remplacer, …)

En fait la famille pourrait être vue comme un organisme cherchant à grandir :

  • L’arrivée de nouveaux membres permet en plus à la famille de se perpétuer / survivre.
  • À un niveau individuel, la vie nous pousse à rencontrer nos blocages encore et encore jusqu’à en mourir ou arriver à les dépasser, afin de grandir en tant que personne. Au niveau familial, les blocages individuels sont transmis aux générations suivantes jusqu’à ce qu’un des membres puisse réellement régler le problème.

En plus des exclusions, les descendants sont amenés à réparer certains traumatismes (fausses couches, accidents, deuils non réglés, …)  et autres injures infligées par la vie (guerre, pandémies, internement, …).

Concrètement des fois en raison de place dans la fratrie, de date de décès, ou autre, un enfant va se retrouver à porter la loyauté durant une période généralement longue pour un ou plusieurs membres de la famille (ancêtres). La loyauté ne couvre généralement pas tous les domaines de la vie, mais se concentre sur des secteurs spécifiques. Cette loyauté s’exprime par la répétition ou la compensation. Répétition : On peut avoir des morts subites de nourrissons/ fausses couches à répétition générations après générations, mais heureusement généralement c’est moins grave, voire carrément bénin comme des parents donnant inconsciemment le prénom de l’ancêtre (entièrement ou partiellement) à leur enfant. On peut se sentir poussé à faire le même travail qu’un ancêtre. On peut se retrouver ruiné etc. Pour la compensation, il peut y avoir une exagération dans un sens comme dans l’autre : si un membre auquel on est loyal n’a pas pu avoir d’enfant, on peut se retrouver à en avoir une dizaine.  

Quand en thérapie on veut retrouver sa liberté de penser et d’agir, le problème avec ces loyautés invisibles c’est que comme leur nom l’indique vont être assez difficile à détecter surtout quand on doit naviguer des histoires familiales très incomplètes. Avec des psychogénogrammes (arbres généalogiques présentant les dates clés) on peut deviner certaines connexions mais on peut se retrouver facilement dans l’impasse. Quand on passe par les moyens analytiques classiques c’est un travail particulièrement chronophage et en raison de données lacunaires les résultats sont loin d’être assurés.

Personnellement je préfère des moyens moins conventionnels pour gérer ce genre de problématique. Les loyautés invisibles comme les autres informations qui nous agissent, sont accessibles à tout moment si on utilise un outil adapté pour les manifester :  pendule, baguettes coudées, test musculaires…

Pour mes consultants j’utilise une adaptation des soins des lignées de la médecine symbolique et Family Tree qui est une technique connectée à la SRT (thérapie par réponse spirituelle). On est très loin des terres analytiques, je travaille là dans un registre énergétique et spirituel.

« Les soins de lignées » mis au point par Gilles et Rose Gandi, délaissent la globalité de l’arbre pour se concentrer comme leur nom l’indique sur une lignée joignant par le sang le consultant à un ancêtre polluant. Souvent il y a d’autres ancêtres sur ce chemin qui ont réactivé la pollution (croyances mais aussi d’autres plus ésotériques comme tout un éventail de malédictions). Une fois la nature de la pollution et ses conséquences détectées et comprises, un rituel sera effectué. Celui-ci est à la fois un soin énergétique mais aussi un acte symbolique, un rituel de passage aidant l’inconscient à lâcher l’ancien et accueillir le nouveau. Ça s’accompagne généralement de la répétions pendant 21 jours d’une phrase résumant l’intention derrière l’acte symbolique. Le consultant est très sollicité, actif et impliqué dans cette approche.

Maria Zeiss

La technique « Family Tree » mis au point par Maria Zeiss, s’intègre dans une séance SRT qui traitera aussi les composantes non généalogiques du problème du consultant. La SRT est un soin spirituel ou l’ESPRIT (mot interchangeable avec celui que vous utilisez pour désigner le grand tout, dieu, Jéhovah, Yahvé, Allah, la vie, …) nettoie les mémoires (émotions, croyances, …) issues de cette vie et des précédentes. Dans la partie généalogique, si l’ESPRIT est toujours utilisé pour guider et nettoyer, il ne s’agit plus de programmes mais de loyautés inscrites dans ce qu’on appellera faute de mieux le champ morphogénétique (cf Rupert Sheldrake). Pour faire vite, on va détecter les ancêtres qui nous retiennent vis-à-vis de l’objectif choisi en début de séance, puis on détermine les domaines de loyauté, la manière dont elles s’expriment. Et alors qu’on va nettoyer l’arbre, on va libérer le consultant de la loyauté qui le privait de liberté. Alors que l’équilibre reviens on facilite certains échanges énergétiques entre le consultant et les ancêtres impliqués, une sorte de cadeaux d’aurevoir.  

Dans un soin, s’il y a une composante généalogique derrière le problème du consultant le pendule l’indiquera, et permettra de choisir des deux techniques la plus adaptée et éventuellement s’il faut les combiner, sinon, il indiquera d’autres secteurs à travailler. L’aspect généalogique n’en est qu’un parmi d’autres et il n’apparaitra que si c’est pertinent et gérable pour le consultant. Détermination qui est faite par l’ESPRIT et non par moi, ou une demande insistante de part du client.

Je suis d’avis que des mois avant la conception nos âmes planent au-dessus de nos futurs parents et observent. Je crois qu’elles cherchent parmi tous les couples possibles ceux qui seront les mieux à même de nous faire vivre les expériences nécessaires pour qu’elles puissent continuer leur croissance, mais au fond peu importe. On est né là où l’on est né, et cette situation s’accompagne d’un grand nombre de conditionnements génétiques, sociétaux, familiaux, karmiques. Quand on se réveille et qu’on commence le travail de reconquête de notre vie et de notre autonomie, quand on veut cesser d’être des automates pour enfin devenir des êtres humains, on est où on est, content ou pas. On peut nier la réalité et chercher à enfumer les gens autour de nous, ou prendre la mesure de ce qui est et chercher où se situe notre marge de manœuvre. On peut renier sa famille, mais ça n’est pas plus efficace que de cracher contre le vent.

Je ne dis pas qu’il faut accepter tout et n’importe quoi au nom du sang. Dans certaines circonstances il vaut mieux prendre la poudre d’escampette et se protéger. C’est même la priorité, dur de travailler sur soi du fond d’une tombe. On peut aimer une personne tout en étant en profond désaccord avec ses actions, et ce n’est pas parce qu’on doit mettre un continent entre parent et nous qu’on ne l’aime pas.

Tout le ressentiment, aussi légitime qu’il puisse paraitre, que nous nourrissons à l’égard d’un membre de notre famille (ou de n’importe quelle personne sur cette planète par extension) nous menotte à cette personne. La haine empoisonne notre cœur et pervertis petit à petit les autres relations. Il y a une nécessité impérative de soigner les relations qu’on entretient avec les gens avec qui nous avons grandis avant de commencer à jouer avec les ancêtres un peu plus haut perchés dans notre arbre généalogique. Comme on dit « avant de vouloir sauver le monde, commence par ranger ta chambre ! ». Ce travail est intime, il n’est pas question d’aller voir des gens et de leur imposer notre pardon, alors qu’ils ne l’ont pas demandé et qu’il correspond à une offense dont ils ne se sentent pas coupable. Ce travail, c’est un nettoyage interne de nos perceptions et de notre histoire subjective, pour développer une paix intérieure et de l’amour pour nous même comme pour les gens autour de nous. Les améliorations extérieures sont des cadeaux de la vie, des bienfaits collatéraux de notre travail, qui viennent quand ils viennent.

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