Déconnexion

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Le hasard des rencontres a fait que cet été je me suis retrouvé à lire de manière très rapprochée deux livres traitant du même sujet : les raisons derrière notre incapacité à connecter de manière durable et positive avec notre entourage et quelques clés pour inverser la tendance.

J’ai découvert la théorie polyvagale il y a un an de cela et avec elle quelques exercices physiques censé provoquer une détente profonde. A force de rencontrer de tels exercices je me retrouve à les répertorier puis à les jeter pêlemêle dans un coffre à trésor déjà bien plein. Je le fais sans vraiment creuser le sujet et prendre le temps de tester forces et les limites de chacun d’eux.

Deb Dana

Peinant à trouver à cette technique des applications pratiques sortant dans le domaine du mieux-être de l’ordinaire je l’ai laissé reposer de côté en attendant d’avoir un complément d’information pouvant faire la différence. Récemment j’ai trouvé sur youtube une vidéo de Chantal Wysseur une spécialiste des troubles de l’apprentissage où elle fait la promotion d’une technique auditive, le safe and sound protocol (SSP), découlant de la théorie polyvagale pour aider les apprenants à baisser leur niveau de stress et ainsi leur faciliter l’utilisation de toute une batterie de techniques déjà présente dans boite à outil. La technique à en croire un site promotionnel a été mis au point par nul autre que le neuro biologiste Stephen Porges qui a inventé la théorie polyvagale en 1994 et Deb Dana une psychothérapeute et formatrice. Ça semble prometteur mais ça semble aussi exister dans une bulle déconnectée du reste du monde académique mainstream tout comme des milieux plus alternatifs. Pas moyens de trouver hors des sites promotionnels de témoignages de réussite ou de critique solide et constructrice.

Stephen Porges

Ne me voyant pas comme une personne spécialement tendue ou stressée je n’avais pas l’impression d’être le public cible de la technique et je ne me voyais pas vraiment investir le temps et l’argent d’une formation juste pour me faire une idée de la validité de cette technique si « prometteuse ». Par contre me pencher sur les écrits des deux inventeurs me semblait être un investissement plus raisonnable de mes ressources. Je me suis donc penché sur « the polyvagual theory in therapy » de Deb Dana pensant qu’il y aurait au moins un chapitre sur le SSP.

J’espérais une sorte de baguette magique permettant de débusquer la racine du trouble et de l’atomiser de manière définitive à cet endroit du coup j’ai trouvé cet ouvrage un brin décevant au début vu l’approche cognitive/comportementaliste. J’ai longtemps considéré que la démarche « comprendre le trouble pour mieux vivre avec », puis « accumuler de manière supervisé une tonne de bons réflexes comme une sorte de pis-aller, le genre d’approche juste bonne pour les thérapeutes impuissants, incapables de résoudre les problèmes de leurs clients.

Malgré les échecs répétés de mille techniques promettant monts et merveilles et la fin de toute souffrance dont j’ai pu être le témoin, une partie un rien puérile de ma personnalité s’est accrochée à l’idée de baguette magique. Et même encore aujourd’hui, même si je ne me l’avoue plus trop, je suis toujours pris dans cette quête de LA technique, celle qui est capable de plier ta vie en deux et de lui imprimer un changement si radical que c’est comme si tu en commençais enfin une nouvelle, comme si tu pouvais enfin mettre tous les problèmes derrière et vivre enfin à la hauteur de ton potentiel. J’étais à la recherche du billet gagnant de l’euromillion…. dans le monde thérapeutique.

Ce n’est que très récemment que j’ai commencé à descendre de mes grands chevaux et que de temps en temps j’arrive à poser un pied à terre voire deux. Et le livre de Deb Dana est heureusement arrivé à un moment où j’étais enfin capable d’y voir autre chose que constat d’échec et résignation et à mesure que j’ai progressé dans ma lecture j’ai pu apprécier la pertinence du propos.  

Pour faire simple, la théorie polyvagale c’est que face à certains niveaux de stress l’être humain peut se retrouver dans trois états :

  • social quand le stress est faible. On est réceptif, empathique, joyeux, curieux. On se sent tellement en sécurité qu’on peut assez facilement se montrer vulnérable. Ce mode est appelé « ventral » car il est lié à la branche ventrale du nerf vague.
  • fuite/combat devant un stress moyen. Les fonctions avancées du cerveau son déconnectée, les rythmes interne comme celui du cœur augmentent (et donc le monde autour peut des fois donner l’impression lui de fonctionner au ralenti). L’adrénaline cours dans les veines, on a plus d’énergie, et on est prêt physiologiquement à l’utiliser.
  • Fait le mort. On se retrouve vidé de toute énergie, combativité, envie de connecter avec les autres. C’est souvent associé à un sentiment de désespoir, d’incapacité à gérer, de sentiment d’impuissance. On tourne au ralenti, et donc le monde accélère autour de nous et nous malmène. Ce mode est dit « Dorsal » car il est lié à la branche dorsale du nerf vague

Ces trois états sont des réactions tout à fait adaptées à des niveaux de dangers bien distincts, et pris dans leur contexte, ils peuvent être salutaire. Le problème est qu’en raison de certains traumatismes et autres méthodes d’adaptation plus trop adaptée à notre vie présente, on peut se retrouver bloqués dans une réaction « hyper » ou « dorsale » alors que celle-ci est plus handicapante qu’aidante.

l’échelle des états

Dans la théorie polyvagale ces états existent en séquences, on ne passe pas du mode social à la dépression sans faire l’expérience du mode « hyper » lié au système nerveux parasympathique. Personnellement ça me chiffonne, ça ne colle pas avec mon modèle du monde et la manière dont je suis conscient de mes propres expériences. Personnellement plutôt que de placer ces trois états sur une échelle rectiligne de stress, je les aurais placés au niveau des trois sommets d’un triangle aux dimensions variant pour chaque personne au vu de sa construction interne.

Ce que Deb Dana propose aux thérapeutes c’est d’abord d’expliquer à leurs clients le principe de cette théorie, et rien que ça, ça peut avoir un effet soulageant, surtout quand une personne face à du harcèlement, ou a une agression s’est montrée paralysée et non hypercombative comme on pourrait attendre de sa part avec l’ancien modèle à deux états (soit t’es cool, soit on te provoque et t’es hyper !) Le poids de la culpabilité et la dégradation de l’image de soi découlant d’une incompréhension de nos réactions peut être profondément traumatisant, pour certaine personne la majeure partie du dommage est faite par les ruminations destructrices et non par le trauma lui-même.

La deuxième phase est de s’approprier ces états, il faut aider le client à développer la conscience et la sensibilité nécessaire pour reconnaitre quand il est dans tel et tel état. C’est un marche pied nécessaire pour la suite mais c’est aussi porteur de soulagement. Ne plus être agit de manière inconsciemment par des forces souterraines mais savoir où l’on est et pourquoi on est là, c’est un bon début de détachement et d’autonomie.

Le fameux « pourquoi on est là ? » , est au début théorique, c’est le fruit de conversation et de réflexions mentales, mais ça devient autrement plus intéressant quand après avoir compris le client commence à en faire l’expérience et voir ce qui dans sa vie déclenche en lui les mécaniques le mettant dans tel ou tel état. Ce n’est pas juste les déclencheurs des horreurs qui vont nous intéresser, toute bonne thérapie doit au moins partiellement s’orienter vers la lumière, vers un futur prometteur, plein d’amélioration. Il y a des choses qui dans notre vie nous mettent en joie, en confiance : des musiques, des personnes, des souvenirs, des activités, et ceux-ci seront des ressources inestimables pour la suite. Toujours dans les ressources qui peuvent nous aider à revenir en mode ventral il y a les soupirs (qui déchargent les tensions), il y a les respirations profondes et/ou rythmées (le nerf vague régule et est régulé par la respiration), certains types de son (zone médiane du spectre), les contacts physiques (calins, étreintes, ou des contacts plus virils : mains serré, main sur l’épaule), le mouvement (sport, marche, …), la chaleur, prendre le temps de savourer ou de s’émerveiller, gratitude, l’élévation spirituelle (arts sacrés, s’immerger dans les histoires des saints), le jeu ( comme pour les contacts physique, c’est positif dans la mesure où ça ne provoque pas d’activation de trauma par association ou réaction)

Et puis il y a le gros morceau le truc énorme qui m’a demandé un temps d’intégration. Je n’ai pas eu de difficultés pour comprendre le concept mais la profondeur des ramifications a pris sont temps pour gagner en clarté dans mon expérience, c’est aussi le pont idéal avec le deuxième livre : la création d’un espace sécure.

Généralement dans nos rapports humains il y a beaucoup de choses qui peuvent nous faire tiquer et nous faire sortir du mode « ventral » pour aller ailleurs. Les promesses non tenues, l’hypocrisie, et surtout la déconnexion qui est hyper répandue à tous les étages de nos contacts dans notre société rendue azimutée et distraite par la quantité colossale d’informations émanant d’un monde toujours plus rapide et traversant nos consciences par le truchement de nos écrans. Les gens communiquent en faisant autre chose en même temps, extérieurement ou intérieurement. Il y a un effondrement cataclysmique de la proportion de nos communications qui se font en se regardant dans les yeux. Besoin aussi fondamental que fondamentalement négligé, on a appris à faire sans, on a appris à prendre à la légère ce besoin et la souffrance qui accompagne le fait qu’il soit ignoré.

Cette déconnexion provoque chez les plus sensibles toute une foule de pensées et de sentiments aussi noirs que douloureux. Impression d’être abandonné, rejeté, méprisé… des sentiments qui généralement n’ont aucun rapport avec les volontés conscientes comme inconscientes de leurs interlocuteurs et qui parlent plus de trauma profondément incrusté dans leur inconscient. Dans le cabinet, alors qu’il est dans un environnement idéalement sécure, les ruptures et les sentiments provoqués doivent être adressés, et le client doit être rassuré (pas en l’infantilisant, mais en lui expliquant les choses comme à un adulte avec des clés et des portes de sorties, qu’il puisse se responsabiliser et s’auto réguler). Même s’il est intéressant de parler avec l’entourage des besoins émergeant et des douleurs engendrées par certains comportements, la voie de l’autonomie passe par la capacité à s’épanouir malgré certaines relations déficientes, puis à développer la capacité rechercher certains rapports et à en éviter d’autres.

Un point qui m’a frappé à la lecture de ce livre c’est le fait que nos capacités à l’empathie et la curiosité dépendent fortement de l’état dans lequel on se trouve. Des fois on se une pression pour bien agir, pour se comporter correctement d’un point de vue social et on peut même feindre et convaincre les gens à l’extérieur qu’on a certaines qualités. Le problème n’est pas qu’on est monstrueux ou hypocrite, c’est que l’on n’a juste pas la bande passante pour traiter la situation comme elle se doit. On est des fois sans même s’en apercevoir (car c’est devenu un repli automatique et bien trop commun) en mode dorsal et donc on ne peut réellement connecter avec les autres. La solution n’est pas de se forcer à être une bonne personne, mais de trouver le moyen de sortir de la torpeur et du néant qui bloque notre cerveau et notre cœur. Feindre, solution souvent nécessaire à court terme, risque à la longue de détruire un peu plus notre estime de soi car on se fera prendre par quelqu’un, un observateur extérieur ou nous-même.

Pour approfondir vos connaissances sur le nerf vague : https://www.thierrysouccar.com/sante/info/5-consequences-sante-dun-nerf-vague-qui-fonctionne-mal-5724

« What happened to you ? » était un livre qui trainait là, un livre qui m’a été vendu par une autre participante de mon séjour dans la jungle amazonienne/péruvienne, un livre qui ne me disait pas grand-chose à la base. Vu qu’en plus de Bruce D Perry éminent neuropédopsy américain il était co-écrit par la star/entrepreneuse/actrice/journaliste/animatrice de télévision Oprah Winfrey j’avais un apriori un peu négatif. Son nom sur un livre c’était la garantie de le voir se vendre par wagons mais que pouvait-elle vraiment apporter au propos d’un pro ? ET bien j’étais loin du compte. La protection des enfants contre les abus est une croisade au centre de la vie de l’animatrice (qui a elle-même vécu son lot d’horreurs durant ses tendres années) depuis presque quarante ans. Ce que je prenais pour des entretiens voyeuristes, a été l’occasion pour des milliers de faire entendre leur voix et à des millions de se sentir moins seul dans ce qu’ils avaient vécus en silence. Elle a fondé des associations d’aide aux victimes et a aidé de nombreux professionnels de la question à faire entendre leurs mises en garde et d’autres messages plus porteurs d’espoir.

Oprah Winfrey

« What happened to you ? » est un livre pour tous, vulgarisateur mais ni vulgaire ni simpliste. C’est un livre ou la science et la perspective individuelle dialoguent et s’enrichissent. C’est un échange entre deux passionnés de la question qui se lit comme un dialogue entre deux compagnons de route.

L’idée fondatrice du livre c’est que confrontés à des comportements gênant de la part d’une personne on se demande généralement « mais c’est quoi son problème ? » alors qu’une question bien plus utile serait plutôt, « mais que lui est-il arrivé ? » Comment en est-on arrivé là ? Et ça ce n’est pas juste au niveau d’une anamnèse individuelle, mais d’une compréhension des mécanismes adaptatifs présents dans l’être humain qui lui font adopter tant de comportements choquants.

Très tôt dans le livre, le neuro pédo psy Dr Perry propose un schéma de la structure du cerveau sur lequel il reviendra encore et encore :

Ces couches sont entassées, et tous les signaux internes comme externes passeront d’abord par le tronc cérébral puis le diencéphale puis le système limbique et enfin pourront atteindre le cortex cérébral où elles pourront être traité de manière rationnelle. Le problème c’est que les traumatismes vont généralement s’inscrire dans les couches les plus profondes du cerveau et donc ils seront activés et filtreront l’information avant même qu’elle puisse être pensée. La victime de syndrome post traumatique va sentir son cœur s’emballer, la terreur la paralyser, ou au contraire la rage flamber, avant même de pouvoir formuler la moindre pensée qui pourrait enrayer le cycle. (ce qui souligne de manière assez impressionnante les limites des approches cognitives et comportementales dans les cas des réactions les plus intenses)

Dr Perry

On retrouve aussi dans ce livre les trois états au centre de la théorie polyvagale. Ici la connexion nerveuse n’est pas vraiment explorée, le Dr Perry est un expert du fonctionnement du cerveau et non du système nerveux et si on doit être honnête chez Deb Dana la connexion entre les trois états et les différentes partie du système nerveux n’est jamais vraiment exploité de manière applicable dans la description comme dans la remédiation. Au final on a l’impression que l’aspect polyvagal a été une porte d’entrée pour le chercheur mais qu’une fois la porte passée elle pourrait s’évanouir sans grandes conséquences.

Il y a toute fois un plus majeur dans le livre du Dr Perry , l’état dorsal est appelé état dissociatif. Ce n’est pas juste qu’on n’a plus d’énergie et qu’on s’effondre c’est qu’on quitte la partie intérieurement, on est ailleurs, devant le trauma de taille on préfère demeurer étranger à nous même plutôt que de prendre toute la douleur du corps dans la tête. Cet état dissociatif est aussi associé à la sécrétion par le corps d’opioïdes, autrement dit de drogues puissantes qui calment et qui renforcent la dissociation. Les personnes rêveuses, les absents de services sont en fait des camés en puissances. Ils ont pris l’habitude de quitter leur prison terrestre tellement insupportable et de planer à des kilomètres au-dessus (de leur corps).

Des générations de bébé éduqués avec la méthode « laisse le pleurer tout seul dans la chambre il finira bien par se calmer tout seul » ont pris l’habitude de baisser les bras. Ils ont fait leur possible, ils ont crié de tout leur cœur de tout leurs petits poumons, mais abandonnés et sans espoir, ils ont bien dû trouver un moyen de survivre l’intolérable, la terreur d’être seul au monde à jamais.

Il est dur d’échapper au traumatisme, tôt ou tard on finit par en rencontrer, et notre capacité à nous relever, et à rester nous même dépend de l’intensité de ce que l’on a pu vivre avant et surtout l’âge auquel on a vécu ça. Plus les coupures, les terreurs et la douleur a été vécu tôt plus profondément elle est incrustée dans le système nerveux mais aussi dans le modèle du monde, la définition de ce qui est normal.

Lorsqu’une personne a été exposée très tôt à des modèles problématiques (violence conjugale qu’elle soit physique, verbale, manipulatoire, …) plus elle verra ces horreurs comme étant un modèle à chercher. C’est douloureux mais c’est familier… et entre les deux, le cœur, sans un cerveau pour l’aider, ira généralement du côté de la familiarité.

Beaucoup de personnes avec une empreinte désastreuse, se retrouvent dans un état de déséquilibre permanent, cherchant un équilibre dans les pires endroits, avec les pires personnes et les pires substances. Elles ne cherchent pas tant à s’envoyer en l’air qu’à calmer les démons à leur porte, et la souffrance omniprésente. Si pour une personne fonctionnant de manière optimale, les relations humaines seront un des carburants les plus remplissant pour les autres même en dehors du choix déplorable d’amis et de partenaires, les relations restent un terrain miné, ou les rapports appuient sur leurs boutons et les propulsent dans des boucles destructrices et aliénantes. Les traumas relationnels amènent aussi souvent leurs victimes à mal interpréter les signaux lus autour d’eux : une expression neutre sera vue comme méprisante, jugeante. Une expression légèrement souriante sera vue comme neutre. Le besoin d’être rassuré est décuplé.

un interview pour la série « super soul sunday » sur la chaine OWN (fondée par Oprah)

En plus des éléments déjà cités aidant à aller vers l’état ventral lors de la partie sur le livre de Deb Dan, se rajoutent ici la prosodie (la mélodie et l’expressivité dans la voix), le rythme (qui peut être vu de manière générale comme une antidote contre le chaos, mais aussi à un niveau plus local, physique et concret, un rythme régulier tournant autour de 80bpm aura un effet apaisant. Et le meilleur pour la fin : la communauté. Il faut un village pour élever un enfant… or avec la recrudescence des mères célibataires des fois isolées de leur propres parents, l’enfant lui se retrouve à avoir à sa disposition et disponibles pour ses besoins non pas 10 personnes, ni même 4 ou deux mais une demi, un quart voir un seizième. Aussi courageuse qu’elles puissent être ces mères isolées ont des fois d’autres enfants, un travail et d’autres obligations qui viennent s’ajouter à leurs besoins naturels d’être humain. Le thérapeute peut donner un avis éclairé, il peut donner un cadre et des astuces mais les enfants et même les adultes ont besoin de dizaines, centaines voire milliers d’interactions positives tous les jours pour se donner une chance de reconfigurer leur cerveau et de l’amener vers un fonctionnement plus sain. C’est pour ça que Oprah comme le docteur Perry poussent dans la direction de l’église, de la paroisse, de la famille étendue au valeur partagées, quelque soit votre religion ou vos croyances de base. Pour donner à vos gosses une chance et aussi pour vous donner à vous-même une chance il est impératif de se trouver une communauté centrée autour de l’amour, du respect et de valeurs saines.  

En grandissant dans des familles et environnement toxique, certains plongent, d’autres se font sauver par des amis et la puissance de l’amour, d’autres s’en sortent seul en coupant les amarres et en niant leurs besoins pour mettre fin à l’hémorragie, à la douleur et aux tentations qui pourraient les pousser vers leurs tortionnaires. Fort de cette expérience, en grandissant ils pourraient se complaire dans leurs positions indépendantes en hurlant à tue-tête les mots de Jean-Jaques Goldman « je marche seul, sans témoin, sans personne. » mais c’est une vie bien solitaire qui les attends, une vie sous l’égide du mensonge et de la privation. Tôt ou tard il leur faudra revenir parmi les hommes et apprendre (avec beaucoup de retard) les codes et à accepter la frustration et l’imperfection de leurs compagnons de galère. Tout ce que je peux leur souhaiter c’est de se réveiller à cette situation et à ses conséquences le plus rapidement possible.

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