Qu’est ce que l’hypnose ?

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La définition de l’hypnose par Gil Boyne et quelques développements

Gil Boyne un des hypnothérapeutes le plus important (après Milton Erickson) en terme d’influence sur le paysage de cette discipline, défini ainsi l’hypnose dans son ouvrage séminal [Transforming Therapy, 1985,p380-381] :

l’hypnose est un état naturel de l’esprit indentifiable par les caractéristiques suivantes :

1 une qualité de relaxation hors de l’ordinaire

2 un désir émotionnel d’adopter les comportements suggérés : (la personne a envie de faire ce que l’hypnotiseur suggère, du moment que ce qui est suggéré ne génère pas de conflit avec son système de croyance).

3 l’autorégulation de organisme et la normalisation par celui-ci du système nerveux central.

4 une sensibilité augmentée et sélective des stimuli perçus par les cinq sens et les quatre perceptions basiques.

5 un adoucissement immédiat des défenses psychiques

Sans vous en rendre compte vous rentrez en transe des dizaines de fois par jour, à chaque fois que vous décrochez, que vous êtes perdus dans vos pensées, dans un livre, dans un film, à chaque fois que le monde réel s’efface en partie devant le monde intérieur. Dans cet état l’imagination est plus forte que le réel, vous pensez à une tarte au citron et vous avez l’eau à la bouche, vous pouvez éprouvez toutes les émotions possibles sans qu’il existe autour de vous une raison réelle.

Les phénomènes hypnotique que l’on utilise sont aussi des comportements naturels que l’on peut produire spontanément hors séance : catalepsie, amnésie (mais où est ce que j’ai posé mes clés, hypermnésie on est frappé par un souvenir qui s’impose vivement à nous), analgésie (quelque chose détourne notre attention et on oublie d’avoir mal), etc.

Pour ce qui est du premier point cité par M. Boyne, il se trouve qu’il y a à redire. Pour induire la transe on utilise la plus part du temps des suggestions relaxante, on calme le corps et l’esprit ce qui génère rapidement cet état mental réceptif très utile pour une séance efficace. Cependant, il arrive souvent que lors d’un travail la personne expérimente des émotions fortes et ne soit plus détendue, pourtant la transe perdure.

Quand on parle d’hypnose, les gens pensent souvent aux spectacles qu’ils ont pu voir à la télévision, ou l’hypnotiseur faisait faire tout et n’importe quoi à des volontaires. Là je vends la mèche car tout est dit dans le dernier mot de la phrase, ces gens sont volontaires, ils ne vont pas à reculons sur scène, et son bien content de se prendre pour des animaux sur la scène, l’hypnotiseur ne peut pas faire faire à une personne un acte qu’elle réprouve. Si après le spectacle la personne n’assume pas ce qu’elle a fait sur scène c’est une autre histoire, c’est un peu la même situation que les personnes qui ont des comportements limites après deux verres et qui disent : « c’est pas moi, c’est l’alcool ». Si Les breuvages font tomber notre masque, le visage ainsi révélé n’appartient à nul autre qu’à nous même.

La relation d’influence unilatérale et de confiance et qui relie un patient à l’hypnothérapeute ne vient pas de la transe, mais de ce qui vient avant, d’ailleurs sans confiance ce dernier ne pourra induire de transe.

Cette envie de suivre les instructions est très importante car sans elle la transe ne peut tenir. Lors d’une séance le thérapeute cherche à créer une expérience forte et transformante pour le patient, et chaque mot chaque suggestion doit provoquer un effet, si le client commence à discuter les instructions, il n’est plus un participant, il va sur le banc et commente la partie, le travail est plus ou moins foutu. C’est pour cela qu’il est capital que le thérapeute prépare bien le patient à l’expérience qu’il va vivre, qu’il réponde aux questions et aux inquiétudes, qu’il anticipe les objections éventuelles, qu’il rassure.

Le point 5 sera discuté plus en détail dans la section suivante.

Fonctionnement et applications basiques de l’hypnose

Parmi la multitude de modèle de l’esprit humain qui existent dans les différentes écoles de pensée, je vais en utiliser un qui a défaut d’être le plus précis aura l’avantage de me permettre de développer ma réponse de manière claire.

De toute l’activité de notre cerveau nous ne somme conscient que d’une seule une petite partie. Cette partie est constitué de nos pensées (verbales ou imagées, constituées de fragments de souvenirs, et du fruit de notre imagination) et de la partie de nos perceptions sensorielles sur-laquelle nous portons notre attention. On appellera cette minuscule partie de l’iceberg qui fleure au-dessus de l’eau. Elle contient aussi la partie critique et analytique de notre esprit. Au-delà il y a le reste, ce qui n’est pas conscient, qu’on appelle souvent subconscient, ou inconscient, certains définissent des degrès de profondeur, mais ça ne sera pas l’objet de notre discussion. Cette partie immergée de l’iceberg contient notre mémoire à long terme (que beaucoup disent permanente), nos croyances (l’image que l’on a de soi, des relations, de la vie etc.), nos habitudes (les mouvements que l’on fait naturellement sans y penser pour changer de vitesse), et les émotions.

Quand il est tout petit (avant 5 ans) l’enfant n’est pas capable de faire preuve de discernement, il prend ce qu’on lui raconte pour argent comptant, pendant cette période ses parents impriment profondément en lui leur vision du monde. Cette représentation devient pour lui cette réalité à partir de laquelle il va juger et aborder le monde toute sa vie durant. Vers cinq ans se développe chez lui ce que l’on appellera le facteur critique (FC) qui laissera pénétrer les données du conscient vers l’inconscient si elles sont compatibles avec les informations déjà présentes dans ce dernier. Cette instance agis comme un bouclier qui nous empêche de nous transformer du tout au tout dès que notre conscient est charmé par une nouvelle lubie, c’est aussi cette protection qui rend le changement intérieur si difficile.

Quand on veut changer une habitude, si l’on reste au niveau du conscient, pendant un moment on va se forcer à agir avec notre volonté. Soit elle est forte, elle dure dans le temps et l’on peut ainsi créer à la sueur de notre front une nouvelle habitude, soit à un moment elle lâche et on revient au point de départ. Ainsi on a tous un moyen de changer notre subconscient, en engageant un bras de fer avec nos habitudes antérieures, c’est douloureux et ça ne porte pas toujours ces fruits. L’hypnose nous permettra d’augmenter la rentabilité de nos efforts et notre taux de réussite (j’expliquerai dans un autre article comment).

Si l’on veut changer non pas une habitude mais une croyance, par exemple pour une personne qui a une faible estime d’elle-même, on va se heurter de plein fouet au facteur critique. Chaque compliment, même mérité, va venir se briser sur les croyances préexistantes. Le conscient aura beau être convaincu de sa pertinence, quelque chose va le balayer d’un revers de main, on sentira que ça ne va pas, qu’on ne le mérite pas. Les succès, les preuves de valeurs, ne feront pas long feu, peut être un peu de plaisir sur le moment mais rapidement tout est broyé. Sous hypnose, le compliment sera accepté (du moment que le conscient est persuadé de sa pertinence) car le facteur critique est momentanément en veille. Ce n’est pas pour autant que si l’on nous dit t’es cool alors que l’on est en transe on va se mettre tout de suite à vivre en pensant qu’on l’est, mais un pas a été fait, il faudra y revenir plusieurs fois jusqu’à ce que ce nouveau message supplante l’ancien qui a été déjà tant répété.

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