dieu à la place de Dieu

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Lors de mon dernier stage : « L’harmonisation globale et le sacré dans l’habitat » j’ai eu l’occasion de recevoir un soin. Si celui-ci est très personnel, il permet de se faire une idée de ce qui peut se jouer durant une harmonisation en médecine symbolique. Durant l’article qui suit j’aimerai partager avec vous mon expérience de stagiaire et de soigné à l’aide de cette technique assez unique.

L’harmonisation de l’habitat, c’est l’utilisation de la maison du consultant comme un symbole du corps de ce dernier. Le travail commence généralement dans la rue, avant de rentrer dans les éventuelles parties communes (résidences, chemins privés partagés, …) et dans le terrain de la personne. Rentrer dans cette propriété (ou location) c’est un peu comme si on rentrait dans la plus grande intimité consultant, et généralement il vaut mieux, pour y voir clair, au moins dans un premier temps, se placer en terrain neutre, dans une position objective.

La formation se fait en cinq modules de trois jours :

  • On commence par apprendre à se servir des baguettes coudées (outils permettant de rendre visible ce que l’on va capter de la situation) et découvrir le paradigme très original de la médecine symbolique.
  • On découvre ensuite les cinq éléments de la médecine chinoise, et leurs symboles, ainsi que les points correspondant dans le terrain du consultant.
  • On découvre au troisième module les pollutions émotionnelles, qui amènent des émotions et des situations récurrentes dans nos vies, et ce faisant nos privent de bien-être et de liberté. Pour aider les consultant à s’en débarrasser, une fois ces pollutions identifiées, on va trouver grâce aux baguettes le moment traumatique où elles se sont incrustées et leurs effets depuis. Ce n’est qu’à l’aide de prise de conscience que l’élimination de la pollution sera efficace et durable. Elle a un sens, une utilité, qui doivent être conscientisées sinon d’autres pollutions les remplaceront dans le futur.
  • Au stage suivant, on découvre les pollutions du mental qui nous susurrent dans le creux de l’oreille dans une voix si proche de la nôtre des suggestions qui nous feront vivre en boucle toujours les mêmes situations. Elles sont insidieuses, malines et souvent cachées sous de belles rationalisations.
  • Pour terminer, on voit trois points spirituels : Yang, Yin et « de vie », qui correspondent aux polarités masculines / féminines et au pont entre les deux qu’on pourrait appeler l’âme, un peu comme l’être humain est un pont entre le ciel et la terre, une marmite ou les deux vont venir se rencontrer pour y former quelque chose d’unique.

On a commencé le stage comme d’habitude par de la théorie, en faisant un retour sur ce qui pouvait être symbolisé par le Yang (le ciel, le père, la vision claire, la force qui féconde, qui guide, la loi, l’action, l’information, le plein, la conscience intellectuelle, la tête) et le Yin (la terre, la mère, la matière, l’aspect nourricier, le nettoyage, le soin, l’attraction/réception, le creux, la force d’incarnation, le ventre). A ces deux pôles s’ajoute celui de l’âme, qui correspond à quelque chose de plus difficile à définir : une aspiration profonde, le cœur, le sacré en nous.

Si cette partie du stage pourrait très bien être remplacée par un polycopié, pour la suivante, l’étalonnage c’est quelque chose à vivre sur place. Pas parce que c’est fort en sensation, que c’est une expérience qui va marquer notre esprit, non, généralement c’est trop subtil pour que l’on soit réellement conscient de ce qui se passe. Dans d’autres stages on a été mis en contact avec certains esprits de la nature, des âmes errantes, des entités et j’ai eu des sensations fortement désagréables quand j’ai rencontré un Kouei de la nature, le reste du temps le contact s’est fait sans sensation particulière. On connecte et parmi l’infinité d’énergies et d’informations nous traversant en permanence, le corps apprend le nom de la forme sur laquelle on se place.

Cette fois ci, certains des participants ne sont pas rentré directement sur les points, les baguettes ont indiqué des symboles qu’il a fallu décrypter avant de clarifier ce qui s’interposait entre eux et cette forme d’énergie.

Personnellement, au lieu de m’amener au point Yang (juste devant le poêle à pellets qui chauffait la pièce) les baguettes m’ont conduites devant ce qui ressemblait à un radiateur dans une autre partie de la pièce mais qui n’était qu’un ventilateur en plastique. Le formateur m’a demandé ce que m’évoquait ce faux poêle, et là j’ai parlé du fait que je me sentais obligé de jouer à l’homme en haussant la voix, en faisant des blagues vulgaires. J’étais un peu mal à l’aise dans ces simagrées, je me sentais un peu comme un faux bonhomme. A travers l’échange avec le formateur j’ai pu comprendre qu’il y avait une différence entre certaines représentation culturelle de la masculinité, et l’essence du Yang (qui n’a rien à voir avec rouler des mécaniques, avoir des gros muscles etc). Chercher à me connecter à mon masculin intérieur à travers de telles images me faisaient passer à côté de mon sujet. Une fois la prise de conscience effectuée les baguettes ont changé de comportement et m’ont mené vers le vrai point Yang.

J’ai eu aussi un autre souci avec le point de l’âme, les baguettes m’ont amené à tourner en rond à proximité du vrai point. Et de nouveau la question a été posée : qu’est-ce que ça évoque pour toi ? a ton avis pourquoi au moment d’aller vers le sacré tu te mets à tourner en rond ? On n’attend pas une réponse intellectuelle et construite, mais plutôt la première chose qui vient à l’esprit. Généralement plus on réfléchit plus on se perd et on se fait mener par le bout du nez par nos pollutions. Ce qui m’est venu c’est que pour différentes raisons j’avais tendance à agir comme un destructeur d’idoles, de faux dieux. Généralement plus dans ma tête qu’à voix haute car je respecte les gens et leurs croyances. Je vois avec clarté à quel point celles-ci peuvent les limiter et les faire passer à côté de leur vie. L’échange avec le formateur m’a fait réaliser qu’au final tout n’était que fausses idoles. Ce ne sont que des représentations imparfaites, mais quelque part nécessaires, pendant un temps au moins, pour pouvoir nous connecter au sacré à travers quelque chose qui nous parle. Ma compulsion me faisait jeter le bébé avec l’eau du bain, et si j’accepte l’existence du sacré de manière conceptuelle, j’en suis profondément déconnecté. Tout le contraire de ces gens qui savent voir dieu, la vie, etc dans tout ce qui est devant eux, et qui ainsi peuvent connecter de manière profonde et riche à leur existence. Une fois la prise de conscience faite, j’ai pu me placer sur le point de l’âme. Avant le temps nécessaire pour me caler, on m’a conseillé d’imaginer une représentation du sacré, de la placer sur mon cœur. C’est ce que j’ai fait et les baguettes ont alors signifié que l’étalonnage était terminé. Dans ma tête la première chose que j’ai vu, c’était un diable en métal rouge…

Durant les repas, nous avons discuté entre stagiaire de ce qui se passait durant la formation. Et certains ont évoqué une certaine perplexité devant les symboles Yin et Yang dans un monde post homme femme, un monde aux mille genres. Ils avaient du mal à réconcilier la vision un rien traditionnaliste dispensée avec la morale de notre époque. Personnellement, je me méfie très très fortement de toute cette histoire de genre, qui, pour moi, relève souvent bien plus de la politique et la morale que de la psychologie. J’ai toujours été pour que l’on respecte l’autre dans ses ressentis et ses croyances, mais là, le débat hyper polarisé fait que d’un côté comme dans l’autre, le respect et la bienveillance ont foutu le camp. Bref, mon envie première était d’orienter le débat dans cette direction, mais je me suis surpris à dire que les fondateurs de la méthode avaient planté les graines, et que les choses n’avaient pas à être fixée de manière définitive. Pour que la vie, et la technique puisse continuer d’avancer il faudrait à un moment ou à un autre tuer le père, prendre le cours et l’adapter.

Et durant les premiers jours j’ai senti en moi, au travers de certaines pensées et réflexions offertes à voix haute un courant ado rebelle, « nique les règles ! ». Jusqu’au matin du dernier jour où j’ai dit au formateur que techniquement je n’avais pas besoin de faire les trois autres années de formations. J’avais récupéré les polycopiés. J’avais fait tous les stages d’harmonisations d’habitat donc je pratiquerais ça normalement mais pour le reste, je ferai un truc à ma sauce. Le formateur l’a bien pris, et m’a juste déconseillé de procéder de la sorte pour des raisons évidentes et prévisibles. J’étais d’accord avec lui mais une partie de moi, attendait tranquillement son heure. Elle « savait » qu’au final je cannibaliserai le reste de la méthode pour l’intégrer à tout ce que je savais déjà faire, c’est ce que j’avais fait par le passé, et que je continuerai de faire, c’est tout simplement plus fort que moi.

rassurez vous j’ai l’esprit de synthèse

Après les étalonnages comme durant les deux stages précédents on a fait des harmonisations complètes, ça prend entre deux et trois heures et le stagiaire ou une personne démarchée au préalable accueille chez lui toute l’équipe pour recevoir ce soin très particulier. Le cobaye se voit offrir un joli cadeau qui coûte généralement entre deux et trois cent euros une fois que le stagiaire a pris ses marques. J’habite à deux heures du lieu où nous étions, donc accueillir les stagiaires et le formateur chez moi en plein milieu de notre long weekend n’était pas trop possible, mais dimanche matin en utilisant un transfert (par le jeu d’une déclaration d’intention, le lieu du stage est devenu une représentation de ma maison), j’ai pu recevoir pour la première fois depuis le début de la formation un tel soin (supervisé). Ma problématique était « ça fait vingt ans que l’essentiel des soins que je reçois de toute sortes de thérapeutes, et mes propres soins ne donnent pas de résultats concrets, ils peinent à s’incarner dans ma vie. ».

On a commencé par chercher ce qui, parmi toutes les sources potentielles vu en cours posait problème pour moi et on a déterminé qu’il s’agissait du point Yang et de celui de l’âme… étrange ! On a commencé par une date cruciale, et j’ai obtenu 17 ans. Ça m’a fait penser à l’âge de ma sortie définitive de la secte dans laquelle ma mère m’avait élevé depuis ma naissance. A 17ans j’ai pu ne plus me rendre aux 5 heures de culte par semaine, mais en contrepartie j’ai dû faire des travaux forcés dans le jardin de mes parents, comme par exemple passer des heures à casser un caillou à coup de masse… à 17 ans je suis devenu enfin maitre de mon domaine, dieu de mon royaume, contrôlant enfin ce qui y rentrait.

Dans ce compte rendu, je ne garde du long échange que ce qui a été « validé » par les baguettes. En effet pendant toutes les questions réponses, un élève tenant les baguettes pouvait voir celles-ci se croiser à chaque fois que je disais quelque chose provoquant un serrement de mon cœur, et donc quelque chose me touchant réellement (par opposition à l’enfumage habituel du mental)

Suite à ces mots fortement chargés, on a eu l’indication qu’on pouvait aller sur le point de vie pour aller le nettoyer, mais en cours de route, à la porte de la maison les baguettes ont croisé pour nous parler d’un blocage à adresser. Cette porte fermée m’a évoqué un blindage comme celui que j’ai mis autour de moi et qui se manifeste notamment au travers d’une attitude ambivalente devant le couple. J’aime bien les femmes mais j’ai mis un mur pour que plus jamais l’une d’entre elle puisse me contrôler, physiquement, moralement et spirituellement comme avait pu le faire ma mère avec sa secte. Par une association d’idée qui m’échappe maintenant, j’en suis venu à parler de la musique heavy metal, qui a été le symbole de ma rébellion. Musique agressive, un mur du son qui pouvait empêcher tout le reste de rentrer. C’est une musique qui aime bien provoquer et qui n’hésite pas à utiliser des images atroces et une imagerie sataniste pour venir à ses fins. Satan, ça connectait avec la représentation du sacré de la veille. En me braquant contre le dieu terrible de la secte, j’ai choisi ce qu’ils jugeaient être le mal, la voie de la destruction de mon âme. Et si le satanisme ça peut faire rire trente seconde un ado, je suis vite passé à autre chose. Refusant tout contrôle moral de la secte et du reste de la société par extension, j’ai jeté le bébé avec l’eau du bain, et je me suis fait dieu à la place de Dieu. Je me suis coupé du Yang, du ciel, pour faire les choses à ma manière.

Groupe de Métal culte de ma jeunesse

L’essentiel avait été dit mais j’ai eu le droit à une précision supplémentaire assez étrange. On s’est retrouvé de nouveau à l’extérieur de la propriété et cherchant à y rentrer les baguettes ont fermé, non pas au portail mais un mètre ou deux après : frontière enfoncée. Ce qui m’a évoqué une tendance à me mettre en retrait, à m’effacer, à regarder de loin, à ne pas m’imposer, à laisser l’autre s’entendre en attendant qu’il se rende compte de lui-même qu’il a dépassé les bornes et revienne à la normal par lui-même. Quand je réagis c’est souvent trop tard, je suis dégouté de la personne, la relation est endommagée. C’est peut-être forcer le trait, car je témoigne souvent de mon inconfort, mais tout de même d’une manière pas assez incisive.

Pour illustrer mon propos, j’ai pensé immédiatement à une ex qui a vécu très peu de temps chez moi, et à qui je disais sans cesse d’éponger derrière elle après la douche. Le rideau est tel qu’il est très facile pour quelques gouttes ou plus (en l’occurrence) de passer, mais rien de dramatique et qui ne se règle d’un ou deux coups d’éponge. Question rébellion contre l’autorité, mon ex me faisait passer pour un bisounours, et il lui était impossible de respecter ma demande, et moi par extension. Le formateur a eu une réaction étrange et j’ai bien cru pendant un moment qu’il prenait la défense de mon ex. « Elle te signale que tu as des failles, et toi au lieu d’accueillir ça, tu la fous à la porte ». J’ai senti le venin monter. Cette p# !?@ de cQn@sse n’a eu aucun respect pour des demandes minimalistes et simples, franchement elle méritait que ######################. L’exemple n’était pas à prendre au premier degré ni même au deuxième, il était pur symbole, la vie venait me titiller là où ça faisait mal, dans une de mes failles grosses comme un cratère, moi qui me la joue sage, spirituel, qui voit les choses avec détachement blablabla, et bien il m’en faut peu pour passer au nucléaire, pour détruire la relation comme si elle se résumait à une gestion de salle de bain. La vie m’offrait un cadeau, me pointait un bel endroit à travailler, et moi, encore une fois, j’ai jeté le bébé avec … belle histoire dans le cadre de la recherche en médecine symbolique, qui a pointé vers une relation conflictuelle avec le yin, et le corps, un sacré inconfort avec mes sensations, que je préfère ignorer en restant dans ma tête plutôt que d’aller rencontrer ce qui se passe derrière la douleur. Dans la vie la vraie, contrairement à ce qui a été dit plus haut, je n’ai pas éjecté la fille de ma vie immédiatement, loin de là, et croyez-moi j’aurai dû ! Mais bon, cette relation toxique a été riche de leçons…. des leçons que j’aurai pu lire mille fois dans les livres sans qu’elles me changent, mais qui là, m’ont bien impacté.

Il m’a fallu deux relectures de l’article avant de me rendre compte qu’il manquait un élément crucial dans mon compte rendu : quel est le rapport avec la choucroute ? alors qu’on fait un traitement, pris dans les révélations, il est facile de perdre de vue l’objectif initial. Face à la difficulté d’incarner le changement qui était l’objet de l’harmonisation, nous n’avons pas trouvé de cause première, mais un faisceau d’histoires indiquant un pattern comportemental. La secte et les réactions qu’elle a provoquées en moi, c’est fausses leçons de vies que j’ai cru en la quittant semblent être des illustrations de quelque chose de plus vaste qui n’a pas été abordé de manière frontale. Le Yin au travers de ma mère qui avait tous les pouvoirs chez moi, et qui en a abusé est vu comme une menace, une prison sans pitié. Je me suis replié dans mon mental un espace dans lequel j’ai un contrôle absolu. L’absence d’effet incarnés de bien des traitements reçus n’est pas la seule conséquence (cf compulsion à la rébellion) du complexe émotion/croyances/habitude révélé durant l’harmonisation.     

Une fois les prises de conscience effectuées, on a fait les nettoyages et les harmonisations. Mais si on s’arrête là, ça pourrait ne pas avoir de grands effets dans ma vie et finalement se résumer à une nouvelle info qui va venir se perdre parmi des milliers d’autres. J’y pense et puis j’oublie, et mes problèmes eux restent où ils sont, pas trop dérangés par ces deux heures d’agitation. Pour que ça s’incarne il va me falloir être vigilant devant :

  • Ma compulsion à enfreindre les règles établies et à faire ce que je veux quand je veux comme JE VEUX,
  • Ma tendance à oublier que j’ai un corps. Je dois habiter celui-ci, le chouchouter, mais surtout rester en relation avec lui et arrêter de le prendre pour un véhicule juste bon pour amener mon cerveau du point A au point B. Un véhicule bien casse pied avec tous ses besoins d’entretien.

Pour ce qui est des résultats j’attends de voir, mais là je suis très content de la manière dont ça s’est terminé, une belle apothéose après cinq modules riches en information et en expériences. Si les contraintes d’emploi du temps font que dans l’immédiat, je ne vais pouvoir faire qu’un des quatre modules de la deuxième année, j’espère pouvoir en faire plus celle d’après. En attendant, je vais pratiquer, pratiquer, que tout ça ne se noie pas dans les océans d’informations caché derrière mes yeux.  

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