Premier chapitre de ma série « entre les vagues »

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Après l’écriture de « dur comme fer » (mon dixième roman, non publié) j’ai eu envie de créer une histoire tournant autour d’une expérience sous psychédéliques tournant de manière désastreuse. A mesure que le projet a pris forme j’ai voulu développer le thème des voyages intérieures, des illusions et des révélations offertes par notre inconscient quand il est soumis à la chimie de certaines substances. Voulant décrire une cérémonie chamanique dans ce cadre, il m’est apparu essentiel de ne pas me faire l’écho d’un écho d’un écho en décrivant une expérience de seconde main. Il me fallait prendre part à une telle cérémonie, sans doute plus d’une fois pour récupérer un savoir anecdotique mais aussi pour me faire une idée de la structure de cette pratique.

Même si mon premier contact littéraire avec les aventures spirituelles via psychédéliques s’était fait grâce à Carlos Castaneda et la prise de peyotl, j’ai choisi d’expérimenter l’ayahuasca au travers de cérémonies de tradition Shipibo dans la jungle amazonienne au nord du Pérou. Si un article plus technique est en cours de préparation, je vous propose en avant-première le premier chapitre d’un roman qui sera diffusé entièrement sous format audio durant l’année à venir (meilleur moyen pour le partager sans avoir à me faire saigner par le prix de la correction orthographie).

Si l’essentiel de ce qui va suivre est un témoignage de ce que j’ai pu vivre au travers de certaines cérémonies, ou de ce que les gens voyageant à mes côtés dans la Maloka (espace sacré circulaire dans lequel se tient la cérémonie) ont pu me raconter de leur expérience, la fin du chapitre, elle, fait le pont entre ces expériences classiques souvent ressemblantes et ce que j’avais pu déjà avant de mettre le pied au Pérou.   

Melissa sauta sur la berge boueuse, se retourna et dit aurevoir au batelier d’un mouvement de tête.

Dix pas plus loin les mots lui revinrent comme portés par un boomerang facétieux :  « hasta luego ». Quatre semaines à remonter l’Amérique latine hispanophone et les expressions lui manquaient encore. Avec un peu de chance quand elle débarquerait avec en équateur elle arriverait à aligner quatre phrases. Pour l’heure, perdue dans la jungle Amazonienne, pour se faire comprendre elle devait se contenter de sourire et de mimer.

Mélissa héla un jeune adossé à sa moto touc touc, annonça le nom du pueblo, du centre chamanique et monta à l’arrière du véhicule.

Avec la pluie matinale la route pour rejoindre le Maestro fut un peu plus compliquée que les fois précédentes. A Iquitos des chamans, en veux-tu, en voilà, difficile de faire cent pas sans en croiser un. Mélissa, après deux ou trois fausses routes avait fini par choisir Señor Garcia pour la simple et très bonne raison qu’ils partageaient le même patronyme. Señor Garcia, el Maestro. Señor Garcia et sa potion magique. Un petit verre, quelques chansons et en avant les histoires. Intérieures ou intergalactiques, peuplées de démons, d’esprits forestiers, de formes géométriques ou d’extraterrestres, impossible de prévoir. Roue de la fortune ou roulette russe, mesdames et messieurs, faites vos jeux.

Après avoir écrit deux pensées très profondes sur sa main, Mélissa attacha ses cheveux de jets en queue de cheval et s’abandonna au courant d’air tellement bienvenus dans cet environnement moite et brulant.

Une fois les dix soles payées, et ses sandales enlevées au pied de l’escalier donnant sur la Maloka, elle monta les trois marches et rentra dans la hutte de bois et de moustiquaires.

« Buenas Tardes a todos » lut Mélissa sur une main tout en agitant l’autre amicalement. Elle regarda la pièce circulaire autour d’elle avec attention, le soleil amorçant sa descente c’était sans doute la dernière fois qu’elle pouvait en prendre la pleine mesure. Bientôt le toit de palme séchée serait soufflé comme la bougie du chaman, et tout ne serait plus qu’obscurité.

Elle s’installa sur un des matelas libres, sourit silencieusement à son voisin et à sa voisine, deux personnes qu’elle n’avait pas encore eu l’occasion de croiser jusqu’ici. Petits sourires à la ronde puis position du lotus les yeux fermés. Si lors de sa première cérémonie Mélissa avait essayé d’engager la conversation, on lui avait clairement fait comprendre que la demi-heure avant la prise de l’ayahuasca comme celle qui suivaient devaient être passés dans un état médiatif. Les conversations et l’agitation intérieure qui les accompagnaient étaient contre indiquées.

Mélissa jouait le jeu…jusqu’à un certain point.

La liste des conditions préalables requises pour pouvoir prendre part à la cérémonie était tout bonnement ridicule. Pendant les quinze jours avant celles-ci les participants devaient s’abstenir de sexe, de drogues, d’alcool, mais aussi suivre un régime alimentaire très contraignant : pas de porc, de viande rouge, d’épices, de sucre ni de sel. Mélissa connaissait depuis longtemps l’existence d’une telle liste, mais elle s’était plu à en remettre la lecture à plus tard, autrement dit à un moment d’ennui dans l’avion entre Lima et Iquitos. Là, plaquée contre le hublo par un passager obèse, regardant la liste froissée entre ses deux poings serrés, elle avait pensé avec plus de tristesse que d’excitation à sa dernière fois avec Léo. Intense mais malaisant, l’énergie du désespoir.

Ces demandes étaient ridicules, et irréalistes, donc comme les autres participants elle avait menti sur son formulaire d’inscription puis quand le shaman lui avait posé la question. Le type était supposé avoir un pied dans chaque monde, et voir plus que le commun des mortels. Il n’était pas dupe, il savait bien qu’elle mentait, mais visiblement entre faire respecter ces règles à la noix et encaisser presque 200$ par cérémonie le choix avait été vite fait pour lui.

Sentant une ombre dans la vessie, Mélissa sortit de sa position indienne si joliment exécutée et s’en fut aux toilettes attenant à la Maloka. C’était sans doute la dernière fois qu’elle pourrait le faire d’un pas lent et digne, les habits propres et sa dignité encore intacte, alors elle savoura ce processus simple et agréable.

Cette séance était pour elle et seulement pour elle. Pas de rapport détaillé à son papounet d’amour demain matin. Non, pour cette cérémonie, alors que le liquide immonde serait avalé, elle concentrerait sa conscience sur quelques questions la chagrinant, comme ce petit nuage qui prenait en épaisseur et en noirceur au-dessus de sa tête depuis quelques semaines. Il fallait crever l’abcès et vite. Quand elle retrouverait Léo tout se passe dans la joie et la bonne humeur, car sinon à quoi bon ? Autant en arrêter là, remettre la visite des états unis à plus tard et regagner la France. Bientôt huit mois sur la route en amoureux, ce n’était déjà pas si mal, et en retrouvant leur rythme et leur routine à Montpellier tout rentrerait vite dans l’ordre.

© Luis-Tamani | La Medicina Vive en Mi

La voix du shaman résonna, la cérémonie allait commencer. Mélissa encore surprise de s’être laissée encore une fois de plus happé par ses histoires de couple ouvrit les yeux. Un après l’autre les participants quittèrent leur matelas pour aller boire leur petite coupe de breuvage puis regagnèrent leur couche et commencer la longue attente avant les chants et les effets. Le breuvage, ou la médecine comme ils l’appellent dans le milieu, c’est une réduction à grand feu d’un mélange de deux plantes, la Chacruna et l’Ayahuasca. D’un point de vue chimique la première contient la DMT, une substance hallucinogène et la seconde est une liane qui contre les enzymes dégraderaient le principe actif de la Chacruna dans l’estomac. D’un point de vue spirituel, si c’est l’ayahuasca qui donne son nom au mélange ce n’est pas un hasard. Elle est « la mère », ce n’est pas juste une liane, c’est une entité, elle est conscience et sagesse, elle est pouvoir. Elle parle au gens qui viennent la rencontrer. Entité, non le mot n’est pas adapté, trop de connotations anthropomorphiques. Elle n’est pas plus une maman au sein lourd et au regard tendre que Dieu est un vieux barbu drapé de blanc. Les gens qui ont choisi il y a bien longtemps ces représentations, avaient conscience qu’ils accumulaient les symboles pour donner forme à ce qui n’en a pas. Pour rendre compte des vertus et autres principes actifs. Mais cette conscience a été perdue avec le temps et l’homme maintenant comme le fou du proverbe a cessé de regarder la lune pour se concentrer sur le doigt qui la pointe.

Attendant patiemment son tour Mélissa se sentit traversée par une étrange sensation.

Mort et désolation.

Sans aucune explication.

Pas de nom, pas d’image, juste une impression dans l’estomac. Une sorte de froid et de vide comme cette sensation ressentie à 4 ans à la mort de son abuela. Son abuela restée au pays. Un enterrement qui avait fait de l’Espagne une terre maudite pour elle, un pays peuplé de gens incompréhensibles et fous.

Mort et désolation, elle avait eu d’autres épisodes comme cela mais n’avait aucune envie de les explorer.

Le breuvage de la veille et peut être même celui de l’avant-veille n’avait pas encore quitté son système. Ça expliquait les drôles d’impressions ressenties à Iquitos toute la journée. Car c’était bien ça le truc, pendant quatre heures de cérémonies, les sensations et les images étaient particulièrement saisissantes, et puis plus rien. Tout semblait revenir à la normale mais seulement par contraste. Dans les faits la nuit et le jour qui suivaient était encore légèrement imbibés par la substance et la liane enroulée discrètement autour de ses membres en altérait doucement les gestes.

L’appel de son nom sortit Mélissa de ses interrogations, elle fit son possible pour réprimer une grimace en avalant la décoction et regagna sa place. Elle prit de sa bouteille un peu d’eau pour se rincer la bouche dans ce qui allait être l’objet le plus important de son aventure nocturne : le seau.

Pendant quelques heures « serre bien tes sphincters ! » et « mais où est mon seau ? » seraient ses pensées les plus importantes. Cette peur de perte de contrôle sera une ancre la ramenant régulièrement des visions hallucinées dans l’ici et maintenant.

Dans un peu plus d’une demi-heure, les participants les uns après les autres allaient être pris de spasmes stomacaux et leurs corps agacé par le liquide immonde feraient leur possible pour s’en débarrasser par une des extrémités du système digestif ou par l’autre.    

Mélissa se concentra sur ses sens, et plus particulièrement le visuel, attendant que les images spontanées de son esprit se retrouvent brisées et multipliées à l’infini par le kaléidoscope de l’ayahuasca. Fractale de débris mentaux, lâché prise de la forme et des masques alors que le sens libéré disparait pour revenir en douce au moment le plus surprenant et faire entendre sa voix démultipliée, puissante et évidente.  Mais où était la fragmentation attendue ? les filtres psychédéliques altérant son intériorité ?

Mélissa regarda sa montre à de nombreuses reprises, et si pour les trois premières cérémonie son estomac avait était très réactif et l’avait fait évacuer le breuvage avant les autres participants, ce soir il prenait son temps. Elle sentit l’angoisse monter en elle. Si elle ne se vidait pas par la bouche elle allait sans doute finir comme son voisin de la veille, obligée de prendre une douche en plein milieu de la cérémonie et de voir son matelas remplacé par un assistant sorti de nulle part. Pendant quelques minutes l’odeur avait été saisissante. Toutes les Alèses du monde ne pouvaient rien contre une décharge aussi vile. Le matelas avait sans doute fini dans un fossé, couvert de kérosène et brulé vif.

Elle avait passé sa vie à se retenir. A l’école, en voiture, dans son lit, un état de tension permanente. Un combat de tous les instants. Guerre secrète la plupart du temps, hors champ, loin de son attention jusqu’à ce que ça s’amasse, que ça presse, que ça menace. Les lieux inconnus, saurait elle trouver son chemin à temps ? Melissa prise dans sa spirale infernale n’entendit rien des reniflements bruyants et des raclements de gorge du shaman. Elle n’avait pas vu non plus le point rouge de sa grosse cigarette de Mapacho s’éteindre. Prisonnière du passé elle n’avait rien saisit des signes avant-coureurs, si bien que le premier Icaros[1] l’a pris complètement par surprise. Et avec le chant à Capella elle perdit le contrôle de la réalité. Après avoir attendu bien gentiment son heure la plante propulsa Mélissa dans une dimension parallèle dont la forme obéissait aux rythmes et aux mots du chanteur.

Peinant à conserver son équilibre sur sa couche, elle s’y allongea, mais même comme ça le malaise insista. Le contact avec le matelas se déroba à ses sens et voilà qu’elle dérivait dans l’espace intersidéral. Dans le noir infini sa peau était d’un vert brillant. Le rythme du chaman était le rythme de la vie. Dehors comme à l’intérieur d’elle. C’était le rythme de son cœur, c’était le rythme des serpents dansants dans ses veines. Elle était couverte, non elle était, oui c’est ça, elle était spirale et ondulation à l’infini. Chaque serpent, chaque boucle, s’ouvrant et se resserrant, à l’infini, le rythme de la vie. Sensation extatique, elle était en communion avec l’univers, un état intérieur qu’elle n’avait connu jusqu’ici qu’une fois ou deux en chevauchant les vagues avec sa planche. C’était une sensation après laquelle elle avait toujours couru. Cet équilibre parfait, l’esprit au repos, pure sensation, un avec la planche, le vent et l’océan.

Mais le chant prix fin.

Et la créature en profita.

Elle avait dû attendre son heure jusqu’ici.

Pour la troisième fois Mélissa devait l’affronter. Moustique géant ou lointain cousin d’Horus les fois précédentes ce soir elle était grande silhouette blanche aux membres filandreux. Deux apparences sans rapport mais pas de doute, c’était bien elle. Toutes ces images, tous ces masques n’étaient qu’interprétation du moment par son mental peinant à faire sens et à exprimer les informations jaissant par l’ouverture générée par la médecine sur les mondes souterrains.

Parmi toutes les figures qu’elle avait rencontré dans ses explorations c’était à la fois la plus pénible et la moins dangereuse. Une créature lui voulant du bien de la pire des manières. Mélissa eut tout juste le temps de se saisir de son seau qu’elle fut prix de la crise de vomissement la plus chaotique de toute sa vie, explosive au début puis hésitante, contrariée, douloureuse. La créature voulait sa souffrance, sa douleur, le poison coulant dans ses veines et dévorant son cœur. La créature voulait l’alléger et se nourrir, et obligea Mélissa à cesser de se mentir, à sortir sa tête hors du sol et de regarder la vérité en face. Pas de scène particulière, juste un principe limpide à l’arrière de son esprit alors que tordue de douleur elle essayait d’accoucher par la bouche.   

Le processus fut aussi court que soudain. Déjà le shaman entonnait un autre Icaros, lent et funeste. Mélissa fut arrachée d’un rêve puis expédiée dans un autre. Un lieu nettement moins douloureux, celui des âmes ralenties. Pas de vision de transition cette fois ci, pas d’impression de faire partie d’une procession de chenilles géantes déambulant de manière disciplinée au rythme et à la commande du chanteur. Elle avait juste cette sensation, de temps inversé et lent, tellement lent. Elle n’avait pas besoin de voir, elle sentait bien ce qui se passait autour d’elle, tout le monde était pris sous l’eau, et agités par les courants ils singeaient grossièrement l’agitation humaine.

Pas besoin de le voir elle le savait, mais en fait elle savait bien plus encore, elle savait que ce lieu n’était pas pure désolation, sortes de limbes interdimensionnelles, non quelque chose d’autre se jouait en cet endroit. Elle sentit que le courant n’avait rien d’aléatoire, non il obéissait en quelque sorte à la voix du shaman. Le mouvement était comme la peau recevant le son et transférant celui-ci aux organes. Le mouvement retournait les choses, il les touchait en profondeur. Le mouvement pensait ses blessures et ses plaies.

Il y avait autre chose. Dans ce temps inversé, implicitement superposé, toute causalité était désintégrée. Chaque moment était libéré. Il n’y avait plus d’histoire pour emprisonner, c’était évident, d’ailleurs ne l’avait-elle pas toujours su… elle y avait même…

Mélissa eut du mal à faire sens de ce qui se jouait. Elle avait dû perdre connaissance, car maintenant la pièce était plongée dans le silence. Pire que ça, le lien avait été rompu. Elle sentit sa peau comme saisie par une vague fraiche et l’influence de la liane la quitter complètement. Elle était sobre comme elle ne l’avait jamais été et pourtant quelque chose lui disait que la cérémonie était loin d’être terminée.  

Elle était debout sur son matelas, sans avoir le moindre souvenir de s’être levé. Cette position était des plus précaires, vu les forces qui pouvaient se manifester durant une séance et la tirer dans tous les sens. Pas de problème de stabilité cependant, elle était statue de plomb, elle était arbre millénaire aux racines plongeant à l’infini dans la terre, trait d’union entre le père et la mère. Rien ne saurait la déstabiliser. Elle était l’axe du monde et du temps, elle était à la croisée des temps, et ce lieu n’était pas vide, il y avait milles ombres l’ignorant royalement bien occupées à leurs activités quelles étaient.  

Une sortit rapidement du lot, Mélissa ne pouvait pas encore la voir, mais son regard, ça elle le sentait avec l’intensité d’un soleil à son zénith en plein juillet.

Cette présence la voyait… si clairement, que Mélissa ne pouvait s’empêcher de se transformer sous la force de cette contemplation. Elle se développait comme l’arbre arraché à la terre par la seule intensité du soleil frottant chacune des feuilles de sa puissance magique.  

Un visage finit toute fois par émerger. Une jolie femme aussi rousse que Mélissa était brune, aussi bouclée que Mélissa était raide, et pourtant cette dernière avait cette curieuse impression de se contempler dans un miroir. La femme était vieille, ou du moins, elle semblait être dans la quarantaine, sans doute ayant vécu deux fois plus de temps que la rêveuse.

Vision du futur ? Enfin ! Cette couleur, et cette coupe lui allait à merveille. Cette femme était tout ce qu’elle avait toujours voulu être. Une destination rêvée. Allait-elle enfin avoir des révélations sur sa vie à venir ?

Le visage lui souriait.

Un amour infini, aussi fort que celui de ses deux parents réunis.

Quelque part cette Elizabeth était sa mère…

Elizabeth, c’était comme ça qu’elle s’appelait ?

Mélissa eut envie de lui ouvrir ses bras, et de s’offrir cette réunion attendue depuis des décennies.

Elle était du passé.

Mais qui ? Elizabeth ou elle ?

Est-ce que la belle femme n’était autre que sa fille à venir ?

Cette simple question brisa le charme. Les ténèbres qui les enveloppaient, perdirent de leur côté englobant de doux comme un vêtement de velours. La menace était dans l’air. Juste pour cette question de filiation ?

Elle devait relâcher sa question, cesser d’interférer avec le processus, laisser venir ce qui venait.

Mélissa ta gueule, ta gueule, ta gueule.

Mais elle ne faisait qu’empirer les choses, la menace s’accumulait.

Le moment de payer pour ses transgressions était enfin arrivé.

Elle allait payer pour le porc, pour le sexe, pour l’alcool et tout le reste.

Les ténèbres se concentraient pour devenir presque matériels, oppressant étouffant.

Elle allait payer, enfin,

Enfin, enfin elle pouvait sentir la culpabilité qu’elle s’était plus à éviter.

La culpabilité, un appel à la punition.

Punition, expiation et enfin libération.

Et les ténèbres se déchirèrent tonnerre et lumière,

Lumière qui aveugle plus qu’elle n’éclaire

Terreur

Terreur dans le regard d’Elizabeth alors qu’elle voit la bête apparaitre.

Le temps que Mélissa concentre sur celle-ci son regard que déjà l’éclair déchirant n’était plus qu’un souvenir, ou presque, il restait suffisamment pour faire sens de l’être à sa droite. Un ange déchu. Un ange mal intentionné et qui avait tant attendu. Tant attendu pour ce moment.

Elizabeth ou Mélissa, peu importait, l’attaque était imminente.


[1] Pour vous faire une idée de la nature de ce chant vous pouvez en trouver une belle quantité sur Youtube. Parmi ceux que j’ai pu explorer, j’ai particulièrement apprécié celui-ci : https://www.youtube.com/watch?v=6rqKk_gZ8qU

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