Transurfing de Vadim Zeland

Rate this post

Le monde est votre miroir.

Ce que vous donnez vous sera retourné.

Si tu veux quelque chose il te faut concentrer ton imagination dessus, t’imaginer que tu l’as déjà, t’en réjouir et remercier.  

….

Les lois de l’attraction, à moins de vivre sous une pierre, difficile d’y avoir échappé. Elles nous ont été servi à toutes les sauces au travers de milliers de livres et autant de références dans la culture populaire.

Un vilain garnement se vautre et une voix bien intentionnée lui débite « et bien tu vois, tu l’as bien cherché »… ou « Voilà, Dieu t’a puni ». Encore sous le choc de la chute le garnement pourrait être tenté de croire en une telle absurdité, au point d’en oublier toutes les fois où il s’est vautré le cœur pur et les autres fois ou un rien vilain il a réussi à passer entre les gouttes du « châtiment divin ». De la même manière les lois de l’attraction se prêtent très bien à une lecture révisionniste de notre histoire, on trouvera mille exemples prouvant le pouvoir créateur de nos pensées… seulement, quand il s’agit de les mettre en pratique pour créer ou co-créer notre futur c’est une tout autre paire de manche. Et finalement, alors que les billets perdant de loto s’accumulent sur la commode, d’ouvrages en ouvrages creusant le sujet, l’idée simple de départ métastase de partout pour pouvoir expliquer pourquoi à moins d’avoir de la chance nos petites manigances n’aboutissent pas, jusqu’à devenir une autre théorie byzantine expliquant notre impuissance.

C’est à se demander si les seules personnes à s’être réellement enrichies sont les auteurs qui ont su convaincre les badauds qu’ils avaient trouvé la formule magique et qu’au lieu de la garder pour eux et s’enrichir tranquillement dans leur coin ils préféraient rouler en voiture de location et partager le secret au cours d’un ouvrage ou d’un séminaire pour un prix élevé mais en fait un vrai cadeau à bien y regarder.

Alors qu’est-ce que le transurfing de Vadim Zeland va pouvoir vous dire qui n’est pas disponible dans la boite livre usé à 1€ de votre bouquiniste habituel ? A en croire la couverture, cette fois ci, l’auteur, un physicien quantique nous propose une méthode révolutionnaire et rigoureusement scientifique. « Vous pouvez transformer votre vie : c’est prouvé scientifiquement » dit la quatrième de couverture. Et oui l’eau ça mouille, je pense qu’on peut se passer de la science pour valider une telle évidence. Et si le but est d’induire que ce qui est proposé dans l’ouvrage est étayé par la science c’est aussi faux que stupide que malhonnête, mais heureusement l’auteur est bien plus modeste et terre à terre dans ses affirmations. Il propose un modèle du monde lui étant venu à la suite d’un rêve, un parmi d’autres, juste un dont il est particulièrement satisfait, et c’est tout. Il n’est que le canal, le gardien d’une voie qui le dépasse. Il donne des exemples, certainement pas des preuves. Pour ce qui est du reste, libre au lecteur de mettre les principes décrits en pratique et de se faire sa propre opinion.

Alors que je suis en train d’écrire cet article je n’ai lu que le premier des cinq volumes de sa méthode quantique de réalisation individuelle, et je dois dire qu’il ne semble pas avoir voulu délayer la sauce pour vendre du papier. Les 300 pages sont riches en idées présentées de manière limpide et détaillée. Les concepts sont clairement illustrés, et si je trouve que les arguments ne sont pas fondamentalement originaux, la manière dont ils sont assemblés tout comme le point de vue exprimé valent largement le prix du livre et le temps investi pour le lire. Pour moi certaines zones jusqu’ici restées dans l’ombre du doute et du manque de clarté ont enfin commencé à faire sens, c’est un peu comme si certaines pièces du puzzle avaient été mises à l’endroit et trouvaient enfin un sens dans ma vision globale.

Le contenu

Bienvenu dans le multivers

Zeland postule l’existence d’un espace infini contenant toutes les possibilités de toutes les vies, le champ des variantes. Et ainsi réconcilie d’un seul concept le libre arbitre et l’idée d’un dieu omniscient d’un futur écrit. Car tous nos futurs et passés potentiels existent dans ce champ, et ils n’attendent que nos choix pour rentrer dans la manifestation et ainsi prendre vie. Du coup contrairement à ce qu’annonce la quatrième de couv on ne crée pas notre réalité, on se contente de révéler une de nos possibilités.

L’espace des variantes n’est pas statique en ce qui nous concerne, le temps avance inexorablement et les causes sont suivies de conséquences, et donc pour nous ça ressemble à une rivière qui est loin d’être très régulière. Il y a des courants concurrents, des poches d’eau, des couches, des tourbillons, des rapides et d’autres endroits plus calmes.

Toute la philosophie développée dans ces 5 volumes tourne autour de ce qui nous encombre dans notre libre arbitre, et ce qui au contraire pourrait nous permettre de réellement choisir une meilleure voie parmi toutes celles qui sont possibles. Le choix de prendre une voie, n’est pas nécessairement apparenté au choix de franchir la porte B plutôt que la A, souvent ça va ressembler avant tout à créer des circonstances favorables… ou au moins cesser de nous engouffrer dans les courants les plus traitres et destructeur à causes de mauvaises habitudes de pensés. (D’ailleurs ce volume 1 qui donne les bases du modèle de l’auteur donne surtout des conseils qui permettent d’éviter les plus gros pièges… les quatre autres semblent plus dédiés à l’art de choisir efficacement les voies qui nous conviennent.)

L’attraction revisitée

Devant les faits nous percevons au travers de nos filtres, nous interprétons et nous réagissons plus ou moins fortement, intérieurement ou extérieurement. Nos actes sont visibles, et sont lourds de conséquences et souvent on néglige la montagne russe émotionnelle qui s’est logé dans notre ventre, notre cœur et notre gorge, somme toute assez discrète pour qui n’est pas dans notre tête. Mais si généralement une altercation peut être des plus brève, quand on ne fait que la fantasmer, elle peut se retrouver répétée encore et encore, avec force de rage et d’indignation créant ainsi une charge énergétique aussi discrète que colossale. Energie que l’on peut disperser dans l’action comme du travail pour arriver à atteindre un objectif qui nous obsède ou une séance contre le sac de frappe pour se vider d’une colère qui ne nous lâche pas.

Si on ne fait rien de la charge émotionnelle accumulée on se retrouve en danger. Le système est ainsi fait que les charges doivent être dissipées, et donc tout conspire dans le monde pour le ramener vers un équilibre, et généralement c’est la solution la plus simple qui sera appliquée. Si une personne a une peur panique d’être agressée, si la personne ne se dépense pas pour multiplier les procédures la mettant à l’abris la solution la plus simple pour le système c’est de la faire agresser, l’action destructrice mettra fin sur le moment à la terreur (un instant au moins).  

Souvent obsédé par nos objectifs on en oublie que les lois de l’attractions s’appliquent le reste du temps et donc que l’on passe le plus clair de sa journée à attirer bien des choses. A chaque fois que quelque chose est important pour nous tout ce qui gravite autour va provoquer des émotions à l’intensité décuplée dans leur intensité comme dans leurs fréquences vues que ces points d’arrêt vont attirer nos pensées sur une base régulière. Certaines émotions sont particulièrement destructrices comme le mépris, ou encore la culpabilité qui n’est autre qu’une prière solennelle pour être punis et détruit (et effectivement une catastrophe aura à ce niveau un effet soulageant).

Conseil prospérité : l’argent est un goulot d’étranglement, un point où tout le monde tire, c’est un vide sur lequel il est facile de s’obséder. Généralement si on est persuadé de ne pas en avoir assez cette pensée va nous pousser vers une veine d’appauvrissement (l’argent va nous résister jusqu’à nous paralyser). Il faut se demander pourquoi on en veut, et c’est sur ces buts qu’on va s’orienter en douceur (attention aux obsessions).

Aime-moi, déteste-moi mais surtout regarde moi

Tout système a besoin d’énergie pour survivre, que ce soit une idée, un parti politique, un club, une religion, (mais aussi, et ça c’est mon avis, une blessure émotionnelle ou une obsession personnelle). Peut importe que ce soit de l’amour, du mépris, de l’indignation, le système veut votre attention. Plus il a d’adorateur et d’opposants plus il va être attractif. Ces systèmes, appelés balanciers par l’auteur, sont des tyrans et sont prêt à tout pour avoir le droit à une réaction : violence, manipulations. A un niveau énergétique le système n’a que faire du bien être des individus, tout ce qu’il veut c’est prendre, prendre et encore prendre… et ça, ça se fera au travers de vos émotions négatives généralement contre les ennemis du clan. Les balanciers sont omniprésents, c’est le principe de la vie même des regroupements et des causes communes. Ils sont a surveillés, car ils auront tôt fait de vous envoyer dans des voies négatives dans les pires veines de votre potentiel. Pour ou contre la guerre, c’est pareil, cette problématique sur laquelle vous n’avez aucune espèce d’impact veut votre énergie, il faut donc faire un pas sur le côté hausser les épaules ou en rire. Encore mieux on se met en mode observateur, désengagé, mais conscient des ficèles avec lesquelles on cherche à vous tirer.

La vie est un long fleuve tranquille (ou en tout cas elle peut l’être)   

Pour naviguer l’espaces des variantes, il faut s’observer, repérer nos émotions fortes, les balanciers (internes y compris). Dès qu’on les voit en train de nous attirer, on se réveille à nous même, on fait un pas sur le côté et on laisse ses pompeurs d’énergie. S’il est difficile de se défaire de certaines obsessions, et d’émotion collante comme la culpabilité, il faut rester aux aguets et les traiter comme les autres balanciers.

La vie nous fait beaucoup de cadeaux mais nos attentes, nos marottes font que souvent on ne sait pas accepter ce qui se présente gratuitement et on préférera lutter pour obtenir quelque chose de plus spécifique. Ces valeurs, priorités, sens de l’importance et le désir de contrôler son existence se mettent souvent en travers de la fluidité et simplicité de notre chemin de vie.

Pour ce qui est des virages et des embranchements au-delà de notre mental, notre « âme » sait ce qui est en train de jouer, et elle nous enverra autant que possible des signaux internes et externes (attirant notre attention sur différents phénomènes notable et à la symbolique adéquate). Si on n’est pas assez attentif on risque de passer à côté de ces signes, sensations et intuitions. Plus on est ouvert, libéré d’attente, observateur jouisseur plus on pourra saisir facilement les cadeaux et les signes.

Et alors ? Ça marche ?

Hum… bonne question. Dans le monde de la psychologie et de la spiritualité, je me vois comme un chercheur. Pendant des années, traquant la technique idéale pour aider mes clients j’ai joué à saute moutons découvrant, testant, me formant et passant rapidement à autre chose. Apprendre et jouer dans le monde des idées, pour moi, c’est une passion, presqu’une obsession. On est en mouvement et même si l’égarement peut nous guetter, on a cette impression grisante de grandir et de progresser.

Chercher c’est bien mais trouver c’est mieux non ? Et bien des fois j’ai eu l’impression de trouver, jusqu’à ce que j’observe une faille, un angle mort, l’indice qui te montre que ta voie n’a rien d’ultime ou de définitif. Au début de « Transurfing » l’auteur parle un peu de ce problème. Il existe tant de modèles du monde. Chacun étant tout à fait solide et efficace sur son domaine d’application, on pourrait oublier que c’est la réponse parfaite à une vision biaisée car incomplète de la réalité.

Un autre problème avec ces solutions partielles c’est que déçu une fois de plus, le potentiel d’investissement s’effondre. On continue d’avancer, de chercher mais on glisse sur les propositions. On n’a pas le cœur à s’engager, à croire une nouvelle série de promesses somptueuses. Quelque part on est épuisé mais notre corps ne peut s’empêcher d’avancer.

Je n’avais pas terminé le premier volume de « Transurfing » que déjà le suivant était commandé. Et si je ne m’étais pas arrêté dans ma dérive alors ma lecture se serait faite en diagonales, traquant la cohérence ou son absence. Une autre contradiction ? Une autre trahison ?

Ecrire cet article m’oblige à ralentir, laisser les idées me pénétrer plutôt que déjà me retrouver ailleurs, surfant sur la suite. Aussi bon et aussi profond, puissant, ou je ne sais quoi que puisse être un livre il me faut avancer et surtout empêcher le moindre jour de s’immiscer.

Bien évidemment, ayant terminé le premier volume hier je n’ai très certainement pas le recul nécessaire pour pouvoir juger de l’efficacité du transurfing. Ce modèle est vendu comme révolutionnaire, pour l’instant le commentaire me semble usurpé. Toute fois il possède bien d’autres qualités comme sa clarté et sa cohérence. Ce point me semble important. Les pièces du puzzle s’emboitent parfaitement et sont portées par une logique interne qui fait que tout semble mécanique et couler de source. J’y ai retrouvé les sensations de l’enfance devant un tas de légo prenant forme ou en dévorant mes premiers ouvrages d’initiation à la science.

Si beaucoup de livres sur les lois de l’attractions et leurs dérivées promettent de l’abondance, et des méthodes permettant d’obtenir des résultats concrets et facilement vérifiables, l’ambition ici est bien plus vague et donc difficilement évaluable.

Certaines personnes interprètent les notions de paradis et d’enfer non pas comme la promesse de récompenses ou de tourments post mortem, mais d’un état dans le présent. Certaines pensées et actions peuvent faire de la vie un enfer d’autre un paradis. Plutôt que d’avoir à attendre les résultats de l’application de technique j’aime bien déjà me concentre sur l’effet qu’elles me font alors que je les découvre puis alors je suis en train de les appliquer.

Le modèle du transurfing utilisant un bon nombre d’interprétations et de gestes déjà glanés précédemment et donc que j’utilise depuis longtemps je me suis fait quand même un petit avis sur la question : d’où je suis, ça me plait beaucoup et ça me semble très juste et performant. J’aurai vraiment pu bénéficier de rencontrer ce livre bien plus tôt dans ma vie… à moins que le fait que ça clicke si bien est imputable à toutes ces expériences accumulées jusqu’ici.

J’ai vraiment aimé à un niveau théorique la description de l’espace des variants et toutes les métaphores en découlant. Le concept est très chouette. D’un point de vue plus concret et sans doute plus utile, c’est le chapitre sur les effets des émotions négatives et les effets dévastateurs de certaines d’entre elles. Je savais déjà depuis longtemps que ces émotions altéraient les corps énergétiques, et pouvaient provoquer à la longue des affaiblissements localisés du corps physique voir même des maladies. Je savais qu’elles avaient un pouvoir magnétique et pouvaient m’attirer des situations désagréables mais quelque part je m’étais refusé à voir les conséquences de mes pensées, de la manière dont je regardais les gens et les situations que j’imaginais. Je percevais que ça me rendait par moment malheureux mais l’ampleur des conséquences sur mon corps, et mon expérience de vie…non ! Rien, occultation totale ! « transurfing » est en l’espace de deux mois la quatrième fois que je me vois pointer du doigts cet aspect-là, et je crois que là, enfin, le message est bien passé.

Je sais que chacun des conseils ici prodigués quand j’ai pu les utiliser (dans d’autres circonstances) m’ont donné de la légèreté, ils m’ont fait du bien… mais je sais aussi que j’y pense et puis j’oublie… j’ai l’impression qu’avec ce livre… ou peut être même avec la série complète (on verra bien) je pourrai enfin poser mes valises, et m’astreindre à une pratique régulière et ainsi à faire le ménage tant attendu à certains étages de ma vie.

Yaka Yaka

Je touche du bois.

Leave a Comment

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *