Que ce passe-t-il après la mort ? Beaucoup d’hypothèses ont été émises pour répondre à cette question, certaines sur des tons très péremptoires, assenées comme si elles étaient des vérités indiscutables. Des vérités pour lesquels pendant des siècles l’homme s’est montré prêt à tuer son prochain si celui se refusait à entendre « raison ».
Personnellement mes croyances en la matière ont évolué avec les années, et j’imagine que le modèle que j’utilise actuellement n’est pas parfait et qu’il risque d’évoluer encore avec le temps. Mais ce n’est pas un problème en ce qui me concerne, car même s’il n’est pas « La vérité » et que même sa distance à celle-ci est difficile à évaluer, il me convient car il me permet d’obtenir des résultats satisfaisants. En physique on apprend aux élèves des modèles désuets, pour la bonne raison qu’ils sont simples et efficace, ils suffisent à soutenir la technologie accessible à cette classe d’âge. Je ne suis pas un philosophe, ni un théologien, derrière tous les noms flatteurs qu’on pourrait coller sur mon travail, au fond l’essentiel de mon travail est celui d’un technicien, un technicien de l’humain, de l’esprit et du cœur mais un technicien tout de même.
Dernier argument pour soutenir le modèle assez rocambolesque du monde que je vais vous proposer pour la suite, c’est le fonctionnement métaphorique et symbolique de l’esprit humain. L’inconscient ne travaille pas et ne communique pas selon une ligne rationnelle et littérale. Il fonctionne par isomorphisme et par analogie (le sujet sera approfondi dans le cadre d’autres articles). C’est pour ça que si lors d’une séance d’hypnose une personne va parler d’une vie antérieure, ou d’une entité vivant en elle, soit c’est la réalité et on la traite de manière directe soit c’est une métaphore et notre travail à l’intérieur de celle-ci provoquera par analogie les changements correspondant dans la réalité. (il est mal avisé durant la transe du patient de faire des suggestions ésotérique, ce n’est pas au thérapeute d’imposer ses métaphores ou ses croyances métaphysiques)
Beaucoup d’hypnothérapeutes comme William Baldwin, Edith Fiore ont eu des surprises en faisant régresser leurs patients à l’origine des problèmes les amenant en consultations. Généralement, la régression permet de trouver un souvenir plus ou moins oublié d’enfance où la personne a vécu un trauma. A ce moment-là l’hypnothérapeute permettra au patient d’utiliser ses facultés d’adultes pour recadrer l’évènement, et ainsi le vivre autrement et donc d’y associer une gamme d’émotions sensiblement différentes. Parfois ces régressions sont l’occasion de faire une catharsis ou une action en mode gestalt thérapie et d’évacuer l’émotion refoulée. La surprise qu’on eut de nombreux praticiens c’est que leurs clients se sont mis des fois spontanément à revivre des choses qui théoriquement dépassent nos croyances sur le fonctionnement et le développement de l’être humain. Ils ont eu des souvenirs in utéro et aussi d’autres provenant de ce qui semble être des vies antérieures.
Beaucoup croient qu’on arrive sur terre avec une table rase, mais il semblerait que contrairement à ce que en fait on arrive avec un paquet de valises, et que celles-ci ne sont pas sans influence sur notre développement. A titre de remarque, ce développement n’est pas le premier en la matière : inconscient collectif (Jung), imprégnation socio-économique (Reich), influences systémiques, secrets de famille… finalement les vies antérieures ne sont qu’un facteur parmi bien d’autres.
En quoi une vie antérieure pourrait-elle nous influencer ?
Comme pour la vie actuelle, ce qui fait qu’un évènement aura de nombreuses répercutions dans notre vie, n’est pas sa violence intrinsèque mais la manière dont nous nous le vivons. Une même situation peut ruiner une vie, ou ne pas laisser beaucoup de trace si la personne peut échanger librement à ce sujet (sans honte, reproche ou autre jugement) dans une atmosphère d’amour et de soutient, et si grâce à celui-ci elle peut arriver à intégrer l’évènement dans un monde qui ait du sens et dans lequel elle n’est pas qu’une victime impuissante. Généralement les traumas qui traversent l’inter-vie et qui viennent polluer nos existences sont les morts violentes et ceux tellement pas digérés qu’ils se sont vus chargés d’une dose de ressentiments et d’autres sentiments violents qui ont décuplé leur pouvoir magnétique.
Petite métaphore :
On pourrait imaginer une voiture roulant sur une voie, à mesure que le moteur accélère les fréquences émises par celui-ci augmentent. Les pièces constituant la voiture sont un peu comme les cordes d’une guitare, si elles sont à proximité d’un objet vibrant à leur fréquence elles vont elle aussi s’agiter par résonnance et ce même s’il n’y a pas de contact direct. Si la voiture est neuve et que tout est bien accrochée les phénomènes d’entrainements sont peu perceptibles mais avec l’usure quand il commence à y avoir du jeu, les pièces résonnant avec le moteur vont le faire avec de plus en plus de bruits et de conséquences (elles vont gagner en jeux et finir par se détacher ou s’abimer).
Quand on avance dans la vie, notre cœur en voit de toutes les couleurs, et pour chaque émotion le traversant c’est un peu tous les moments de même « couleurs » qui vont s’agiter à l’unisson, il y a à mon avis un effet décroissant de l’entrainement alors qu’on s’éloigne dans le temps, ce qui fait que les souvenirs des vies antérieures ne vont pas résonner de manière bien dangereuse… sauf s’il sont thermo nucléaires à la base, et là même leur éloignement dans le temps ne va pas nous épargner les conséquences.
Le travail naturel de l’homme, c’est de faire la paix avec ce qu’il vit, par exemple en en parlant avec ses amis, en en rêvant, en y réfléchissant en solo ou avec l’aide d’un professionnel. Je suis d’avis qu’on peut être traumatisé par des choses non vécues personnellement : des histoires dont on a été le témoin, qui nous ont été racontées, ou même qui ont été vues sur un écran. Je pense que l’activité nocturne est en partie destinée à la digestion et que celle si se fait au travers d’images vives n’entretenant qu’un rapport ténu avec la réalité, et donc on pourrait très légitimement penser que la vie antérieure décrite par le patient n’est qu’un rêve, mais si on traite ce rêve avec respect et intelligence on peut l’amener à son terme et ainsi à provoquer l’apaisement attendu.
Dans mon travail énergétique, synchro avec le patient je me connecte à certains de ses patterns et j’ai la possibilité d’agir sur ces derniers. Pour faire sens de ce que je perçois, j’utilise régulièrement le modèle des vies antérieures, car il cadre avec mes croyances personnelles. J’ai toute fois tout à fait conscience que ce n’est qu’une interprétation très personnelle de ce qui est capté par mon intuition. Les résultats sont là donc ça me conforte dans cette approche, par contre je sais qu’il est bon de faire preuve de discernement pour parler au patient de ce que j’ai pu capter. Le but n’est pas de lui enfoncer « LA » vérité en travers de la gorge au risque de froisser ses croyances ou de le traumatiser par la teneur de la vision partagée. A ça se rajoute le fait qu’il est très difficile d’être sûr à 100% que ce que je vois dans ma tête n’est pas une métaphore dont le sens réel m’échappe. Par exemple je pourrais avoir être traversé par une vision évoquant un viol de la cliente par son père, et partager cette fulgurance comme étant une vérité avérée pourrait provoquer des remises en questions traumatisantes et c’est sans parler de l’effet que ça ferait durant une séance d’hypnose, en générant automatiquement dans la tête du patient des images et un rêve collant à la suggestion ce qui pourrait provoquer la création d’un faux souvenir… et tout ça parce que, dans la réalité, le père un peu paranoïaque rentrait dans la chambre de sa fille à l’improviste pour vérifier qu’elle ne soit pas en train de faire quelque chose d’interdit et que celle-ci ressentait ça comme un viol de son espace et de sa vie privée…
Pour aller plus loin sur la question :
Livre sur l’hypnoanalyse
Livres sur l’utilisation du rêve en hypnose
Livre sur les vies antérieures :