La Méthode simple pour maitriser sa consommation d’alcool.

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Dans mon métier de coach, une demande qui revient très souvent de la part des clients c’est le projet de quitter une drogue. L’hypnose a une bonne réputation pour la cessation tabagique, par contre je n’ai pas eu vraiment d’écho pour le reste : alcool, cannabis, héroïne et cocaïne.
Il y a quelques temps encore j’avais une vision assez réductrice des addictions, je pensais qu’il s’agissait d’une affaire de volonté et qu’on avait donc tout intérêt à avoir une bonne raison d’arréter. Cette vision expliquait pourquoi la cessation tabagique est aussi dure (en dehors des tonnes d’exemples dans notre entourage d’arrêt raté de la cigarette on peut aussi penser à ces gens qui ont battu seul leur addiction à l’héroïne se trouvent dans l’incapacité de se défaire du tabac). En effet pourquoi arrêter de fumer, ça importune une partie de notre entourage, ça coute de l’argent, et ça nous donne une mauvaise haleine. Ceci dit pour le dernier argument, certains non fumeurs ont une haleine bien pire. C’est un peu léger pour arrêter, par contre quand c’est important comme quand on attend un enfant, l’arrêt se fait relativement facilement.
Il y a encore la question du cancer, mais à une époque ou des gamins qui n’ont pas encore quitté leurs couches se trouvent frappé par cette horrible affliction, ne pas fumer ne protège de rien, ça change juste quelques pourcentages, et dieu sait si les statistiques peinent à motiver.
C’est avec ces idées en tête que j’ai cherché sur amazon des livres pour étendre ma culture sur les addictions et les moyens de les combattre, et que j’ai choisi un livre sur l’alcool plutôt que sur le Tabac. Allen Carr, un ancien comptable, a écrit « la méthode simple pour en finir avec la cigarette » livres qui a eu un succès impressionnant et qui a aidé des milliers de personnes à arrêter de fumer, mais j’ai préféré commander son livre pour régler les problèmes de boisson.
Alors c’est quoi cette méthode simple ?
L’auteur considère que l’on a subit un lavage de cerveau depuis notre plus jeune age concernant l’alcool, ses vertus et ses dangers. Les conceptions les plus répendues sont les suivantes :
L’alcool est une boisson d’adulte, il donne du courage, nous rend joyeux , nous libère de nos inhibitions, calme nos nerfs, complimente les plats de nos repas. Pour la plus part des buveurs tout va bien, il n’y a qu’une petite partie qui a des problèmes, les alcooliques, qui eux ont perdus le contrôle de la situation, sans doute à cause d’une tare génétique d’après les Alcooliques Anonymes(A.A.). Pour se libérer il doivent faire preuve de volonté, ou faire appel à une force supérieur et à un groupe de soutient (A.A.) , et même avec tout ça, ça reste très dur, avec une sensation de privation attroce.Une fois qu’une personne est alcoolique c’est pour la vie, et elle sera en lutte toute sa vie.
Le livre c’est un reconditionnement total de notre manière d’envisager l’alcool. Pour Allen Carr même si la composante physiologique existe, l’essentiel est psychologique. Si notre mental (croyances et habitudes) est mal structuré, on va se rendre la vie impossible et saper le changement.
Quelques exemples :
Buveurs normaux / Alcooliques
Pour Allen Carr, l’alcoolisme est une condition qui met de 2 à 60ans à s’établir. Tout alcoolique a été au début un buveur modéré et normal, et ce qui au final nous différentie les uns des autres c’est la vitesse à laquelle on s’enfonce dans le piège. Il utilise une métaphore très forte : Le Nepenthès. Cette plante carnivore est complètement passive, ses bords intérieurs sont couverts de cils orientés poussant tout objet vers l’intérieur de la plante et d’un nectar délicieux pour les insectes. Ceux-ci attirés par l’odeur viennent gouter le nectar, ils s’alourdissent alors que leur festin avance, de plus les cils et la gravité les font se déplacer de plus en plus près de la marre de liquide digestif situé au fond de la fleur. Plus l’insecte avance plus il est lourd, et quand il commence à réagir, les cils, le nectar collant, leurs capacités amoindries, l’orientation des parois, la pesanteur font qu’il est bien trop tard pour échapper à son destin funeste.

La plus part d’entre nous, les buveurs modérés pensent avoir un contrôle parfait de notre consommation, mais alors que tout petits nous pouvions passer des soirées de folies et nous éclater comme des petits fous sans alcool, maintenant les soirées ne sont vivables qu’avec un verre à la main. Ces gens qui disent apprécier leur repas avec un verre de vin, oublient qu’en fait ils disent que sans leur verre ils apprécient carrément moins leur repas. Nous croyons contrôler, mais en fait c’est juste parce qu’il n’y a pas de tension de résistance de notre part, on veut un verre, on prend un verre, et on se débrouille pour ne pas déraper donc tout va très bien. Le jour où suite à une réflexion on commence à essayer de contrôler notre consommation, là c’est le début de l’enfer, coincé entre frustration et abandon.

Une question de volonté ?
Est-ce qu’on a besoin de volonté pour ne pas se jeter pas la fenêtre ? Est-ce qu’on a besoin de volonté pour prendre notre dessert préféré à la fin du repas ?  Il n’y a pas besoin de volonté pour faire ce que l’on désire et ne pas faire ce qui ne nous intéresse pas.  Alors qu’est-ce que la volonté vient faire dans la cessation ? Il se trouve que l’on est partagé, qu’une partie de nous a envie de boire, une autre a envie d’arrêter. La cessation se résume à un bras de fer contre nous même. Une fois qu’on a arrêté la partie de nous qui a envie de boire , se voit renforcée à chaque fois qu’on pense à une vie complète sans alcool, qu’on se dit qu’on prendrait bien un verre, qu’on se demande si c’était bien le moment d’arrêter, qu’on envie les buveurs, qu’on est persuadé que là l’alcool serait un bon soutient pour nous. C’est pour cela qu’il est vraiment important d’écraser toutes les graines de future frustration et qu’il est donc impératif de n’accorder aucun crédit à l’alcool et de voir les choses telles qu’elles sont. On va se retrouver marginal dans un monde de buveur, et même si tout semble nous répéter que l’on n’est pas du bon côté de la barrière, nous gardons nos arguments près du cœur. On peut nous traiter d’emmerdeur, quand nous sirotons notre Perrier et que les autres sont bien entamés. mais nous savons que c’est prendre le problème à l’envers, si ils sont si dérangés de boire devant quelqu’un de sobre c’est que leur monde de justification ne fonctionne que si tout le monde dit amen … mais la réalité reste ce qu’elle est : le roi est nu.
Je n’ai pas envie de faire une fiche de lecture non plus, donc je vous laisse le loisir de découvrir les autres arguments de M. Carr,  et de le voir renverser notre lavage de cerveau. Le style est très américain, argumentatif et des fois un brin répétitif, c’est clair ce n’est pas un chef d’œuvre littéraire, mais ce n’est pas son but,  et je pense que celui-ci est partiellement atteint en ce qui me concerne : ma vision de l’alcool a complètement changé mais je ne peux garantir que je prendrai aucune goutte d’alcool. Je ne me sens pas menacé par le piège vu que j’ai la chance d’être devant lui comme au premier jour : à moins de le noyer dans une boisson sucrée, qu’est ce que c’est désagréable !

Comments

  • Article très intéressant qui m'a fait prendre conscience d'une chose très importante pour moi !
    Merci Julien !!!

  • BonjourJ'ai presque fini la lecture du livre et je suis tout à fait d accord avec l analyse que vous faites. Ma vision sur les boissons alcoolisées est totalement bouleversée. Merci Allen Carr!

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