Mutombo, Lopvet and co, les nouveaux prophètes.

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Si c’est le bouche à oreille qui m’a fait découvrir Gregory Mutombo et Franck Lopvet,  les prophètes 3.0 sur lesquels portent cet article, c’est surtout leurs vidéos  Youtube qui ont enflammé ma passion et attisé ma curiosité.
 
Si ce que ces deux hommes pouvaient proposer était parfaitement aligné avec ce que je « croyais » déjà et donc ne présentait pas de nouveauté fondamentale, le ton, le côté intime m’a particulièrement approché. Ça… et le fait qu’ils soient tous deux clairvoyants. Quelqu’un qui sait, pas juste d’un point de vue théorique mais aussi pour en avoir fait l’expérience directe, quelqu’un qui perçoit au-delà des voiles et des apparences, quelqu’un qui pourrait d’un seul regard voir ce qui se cache derrière mes masques, et m’apprendre quelque chose que j’ignore sur mon compte, ça, ça me rend comme un enfant la veille de noël.
 
J’ai eu l’occasion lors des vacances de la toussaint de faire un stage de 5 jours avec Franck Lopvet et au moment où j’écris cet article je sors tout juste d’un weekend passé à écouter Gregory Mutombo. Quand j’ai dévoré leurs vidéos sur Youtube j’avais l’impression que leurs propos étaient identiques ou presque et donc je m’attendais à des expériences comparables en leur présence. Si je suis sorti particulièrement enchanté de ma rencontre avec le premier, le second, lui et tout le petit monde qui gravite autour a provoqué bien des moments d’exaspération et des mouvements de rejet.
Leur philosophie
Tout ce qui nous arrive dans notre vie n’est en rien dû au hasard. Si les psychologues s’entendent pour dire qu’on est conditionné pour ne retenir de la réalité autour de nous que ce qui cadre avec nos croyances et nos obsession, eux doublent, triplent, quadruplent la mise. Non, au diable l’avarice, ils misent tout dans cette direction : non ce n’est pas juste une histoire de perception (informations magnifiées / information occultées) c’est la réalité elle-même qui se plie, qui s’agglutinent autour de nous, elle n’est qu’une projection de nos pensées, de nos croyances, qu’elles soient conscientes ou pas. C’est un peu trompeur énoncé comme ça, et surtout ça provoque toute une volée de contre exemples : il suffit de voir la souffrance présente dans le monde autour de nous notamment celles des enfants abusés d’une manière ou d’une autre par leur famille, leur entourage, leur corps défaillant… Il faut préciser qu’ « on » est bien plus que ce que l’on croit. On a tendance à s’identifier avec notre corps, notre passé, le rôle que l’on joue, nos gouts présents etc, mais tout cela ne gravite qu’autour qu’une des gouttes d’eau de notre océan, notre présente incarnation. Dans notre prochaine vie (comme lors des précédentes), on aura sans doute un nom, un sexe, une race, des gouts totalement différents. « On » change régulièrement de marionnette, mais « on » est toujours la même entité derrière les ficelles.
Si « on » s’incarne ici et maintenant, oubliant tout de notre identité fondamentale au passage, c’est pour faire certaines expériences dans l’ici-bas, le monde de la dualité, c’est-à-dire ce monde où l’on laisse de côté notre infinitude pour se voir séparé du monde. Cette séparation n’est pas une horreur qui nous est infligée, même si on a tendance à la vivre ainsi, c’est surtout l’immense chance d’aimer, de manger, de vivre tout ce qui a à vivre, chose impossible quand on est soi, son enfant, la table, le repas qui est dessus. En s’identifiant au contour et aux caractéristiques de notre corps de chaire, on se voit séparé du reste du monde, on oublie notre pouvoir créateur. L’égo, la partie active de notre conscience, au lieu d’être comme notre corps un outil de perception nous permettant de faire une expérience complète du monde autour de nous, il devient notre maitre. On croit que l’on est que lui, que cet agglomérat de pensées ayant tellement peur de disparaitre qu’il passe son temps à tourner en boucle. On vit dans une petite bulle fragile, une illusion qui est menacée sans cesse par le monde intérieur. On passe alors notre temps à montrer au monde qui on est, et lors de nos interactions on se bat ou on séduit pour que les autres croient que l’on est ce que l’on croit être.     


C’est bien gentil tout ça, mais finalement qu’est-ce que ça change dans ma vie de tous les jours ? Ça renverse pas mal de chose, comme la prise de responsabilité et les histoires de pardon. Il n’est plus possible d’être une pauvre victime innocente avec ce genre de croyance. Tous nos bourreaux ne sont en fait que des gens qui ont répondu à la petite annonce cosmique : « gros maso, cherche super sadique pour séance d’humiliations répétées. Deux ou trois séances pour faire un essai, et si ça colle, un rôle récurrent pour deux ou trois saisons est tout à fait possible. » 

Au lieu de passer notre vie à nous faire plaindre, à en vouloir aux méchants qui ont croisé notre chemin (actions qui à elle deux génèrent habituellement dix fois plus de dégâts que l’offense initiale), ou à chercher dans un grand élan de supériorité spirituelle à les pardonner, on se demande alors, pourquoi on est allé s’imposer ça. Quel est le bénéfice secondaire ? En quoi ça parle de nous et de nos croyances ? Est-ce qu’on a compris la leçon ou l’on en veut une autre couche ?
Différences majeures entre les deux clairvoyants
Autant mettre les choses à plat tout de suite, commençons par la conclusion. Personnellement, l’approche de Franck Lopvet me convient largement mieux, moins d’exhortations vagues, moins de YAKAYAKA, il est plus un coach de luxe qu’un maitre spirituel. Pragmatique plus qu’idéologique, il s’est avéré être une aide inestimable dans mon processus d’individuation.
Généralement Franck Lopvet est bien plus généreux dans ses explications sur la mécanique sous-jacente qui permet de faire tourner cette grande machine à faire des expériences. Lors de la conférence, alors que la partie échange et réponse aux questions prenait les trois quart de la conférence des 7 et 8 avril 2018 Gregory Mutombo a envoyé bouler systématiquement les demandes de clarification et de méthode qui sortaient du script et de la thématique du weekend.
Par exemple, dans les milieux new age et ésotériques les gens sont obsédés par les méthodes permettant de percevoir les auras, les corps subtils, entendre les esprits, et donc quand on en face de soi des gens qui sont très capable dans le domaine la question du « comment puis-je faire ce que tu fais ? » arrive nécessairement au moins une fois dans les échanges.
Franck Lopvet nous a expliqué sans se faire prier que généralement on avait tous des perceptions mais qu’elles étaient souvent entravées par notre jugement, on n’est pas satisfait de nos flashs, de nos intuitions, pour leurs formes ou leur fond voir les deux. On cherche souvent des validations extérieures, on cherche à avoir raison, ce qui bloque le processus. Il conseille d’écouter, et d’accepter ce qui est perçu. Plus on accepte ce qui est, plus ça se déploie, ça s’affine, ça donne lieu à l’exploration, il faut peler l’oignon tranquillement sans pleurer.
Lors de la conférence, confronté à la même question, Gregory a relevé que la personne ne voulait pas ce « pouvoir » pour les bonnes raisons, en l’occurrence il y avait une envie d’ingérence et partager l’info avec des personnes qui n’avaient rien demandé. Je veux bien, merci pour la mise en garde, et pour revenir à la question ? Eluder les questions en « attaquant » les motivations de la personne a été un motif récurrent du weekend.    
Métis, grand, musclé, respirant un mélange savamment dosé d’autorité et de sensibilité, Gregory est, à mon avis,  un très bel homme. Il a un parcours impressionnant qu’il détaille dans son premier livre « la symphonie des âmes » : enfant battu comme plâtre par un père tyrannique, suivant une intuition il s’engage dans l’armée puis la gendarmerie et enfin aux renseignements, où il gravira tous les échelons au mérite jusqu’à accéder aux plus hautes fonctions, pendant dix-huit ans il ira se battre et pacifier sur tous les fronts puis ayant fait le tour de la question il sort de là, vit des dons médiumniques écris son premier livre et se lance dans le circuit des conférences pour partager ses expériences et sa vision.
Franck de son côté est un mec plus terre à terre, gouailleur, bon vivant, facétieux, provocateur. Il a ses expériences de vies, plus intimes, mais ce n’est pas un personnage romanesque, il capte énormément et communique beaucoup mais il te regarde dans yeux, d’homme à homme. (Ps : j’ai préféré l’ouvrage de Franck, un livre d’entretien, qui est plus technique, plus direct. Il s’efface derrière son propos.)
Si dans le stage de Franck comme dans la conférence de Gregory, en terme de proportion les femmes prédominent, c’était plus marqué chez ce dernier et leurs attitude est très différentes. Ça s’est furieusement fait sentir lors de la partie question réponse. Si on avait fait un lancer de culotte à la fin de la conférence une bonne partie d’entre elles seraient restées collée au plafond. Il a ses amazones / garde prétorienne et dans un cercle plus éloigné toute une cohorte qui le suis de stage en stage, de voyage en voyage…   

Divergences fondamentales
Il faut comparer ce qui est comparable, les cadres étaient très différents, donc ce que je vais dire n’est pas très représentatif, surtout que pour la phase 2 de son travail Grégory Mutombo à prévu un grand ravalement de façade pour la manière dont il transmet sa connaissance.
Pour Franck toute cette théorie nous permet d’avancer, mais avec un coup de pouce il est possible d’aller plus vite encore. Durant ses stages il travaille collectivement comme individuellement, il utilise sa clairvoyance pour déceler un problème central dans la vie de la personne, il explore les racines de celui-ci et la manière dont il se manifeste. Il fait cette exploration au milieu du cercle des participants et chose assez amusante, les « spectateurs » sont des fois plus travaillés par ce qui est dit que la personne visée. Franck secoue cette dernière à l’aide de parole bien choisie, propre à traverser son armure mentale, puis il donne souvent quelques taches à effectuer pour continuer le travail.
Gregory a une approche très différente, il n’est pas dans le travail, dans le cheminement, il ne parle pas de reconnaissance de schéma ou de quoi que ce soit de psychologique. Lui il est dans le miracle, pas le miracle exceptionnel, mais celui qui peut devenir la norme dans la vie des gens qui cessent de donner aux autre le pouvoir sur leur propre vie. Ceux qui suivent leur appel, et qui plient la réalité à leur choix profonds. Son approche est un peu tout ou rien, soit tu t’engages entièrement de toute ton âme, tu sautes le pas et reprends le contrôle absolu, soi c’est tiède et sans force, la suite d’une longue négociation avec le monde. Et pour le pas en question, grosso modo il suffit de le vouloir et basta c’est terminé, comme il ne cesse de le répéter, lâcher prise c’est très facile, par contre s’accrocher au monde de la peur et de la compromission ça, ça en demande des efforts. Et pourtant, lors de sa conférence, je n’ai pas vu de gens qui ont affirmé avoir sauté le pas, même parmi ceux qui le voient une demi-douzaine de fois par an.
Donc, voilà, tu dis le vouloir de tout ton cœur mais non, tu ne le veux pas assez, et ça c’est ta responsabilité, tocard ! Gregory Mutombo raillait gentiment les gens qui ne sont pas entièrement engagés, par exemple qui sont ok avec le principe selon lequel on (le grand Soi, pas le petit égo) est l’architecte et seul responsable de ce qui nous arrive, mais qu’on se réserve tout de même un peu de marge pour s’énerver et blâmer les gens qui nous ont offensé, ou encore ceux qui ayant peur de ne pas avoir la niaque pour se défendre en cas de problème refusent de succomber entièrement à cet état d’amour universel. En fait ces gens veulent garder un pied dans les deux mondes, ils disent vouloir prendre leur pouvoir mais sont toujours agis par la peur. Ils sont tièdes, inefficace et voué à l’échec.
Personnellement quand j’entends Gregory Mutombo exhorter sans relâche les 160 personnes présentes au séminaire parisien d’être entier et de faire ce saut de l’ange, ça me dérange. Peut-être que c’est mon égo qui a peur et qui rejette ce grand lâcher prise, qui aboutirait à sa défaite le faisant passer de maitre de la barque à une position d’outil au service de notre expérience terrestre. Oui peut-être, mais pour moi le fameux saut dans l’inconnu est un motif récurrent dans la littérature ésotérique/initiatique, c’est la porte vers un trip génial, mais quand on tourne quelques pages de ces livres, la suite de l’histoire est généralement un retour en arrière, la vie reprenant (en partie) ses droits. L’homme est un système complexe (pris lui-même au beau milieu d’un autre système complexe) et même si on a l’impression d’être entier dans notre décision la majeure partie de notre être est caché dans les profondeurs de l’inconscient, donc il y a toujours une partie inconnue et généralement pas spécialement alignée avec notre formidable vision spirituelle qui va nous mettre des bâtons dans les roues tôt ou tard. Comment pourrait-on s’engager entièrement alors que l’on ne se connait presque pas ? Qui est ce « je » qui prendrait la décision ? Le petit tyran qui mène notre vie à la baguette, cette pure volonté qui nous fait marcher droit ? Notre partie impressionnable qui est sous le charme du dernier maitre charismatique ayant croisé notre route ? Cette partie qui veut faire la nique à l’éducation rigoriste de nos parents ?
Gregory Mutombo propose un raccourci au processus d’individuation, il pousse même la logique du new age dans son ultime retranchement.
Je m’explique, le new age, ces spiritualités de l’age du verseau est une nébuleuse de fragments d’enseignements anciens déconnectés de tout contexte avec un habillage moderne et cool. Pour être méchant c’est une version féministe/gauchiste de la spiritualité, c’est pleins de bons sentiments, c’est à fond sur l’intuition et les émotions,  et comme on lutte contre l’égo, et que l’égo c’est le mental, il a une tendance assez marquée à repousser le recadrage historique et l’approche analytique. Ce qu’on n’a pas au niveau de la cohérence, on le compense avec le cœur. Dieu a cessé de parler, dans le new age, ce sont des familles d’Ames qui nous illuminent de leur sagesse à travers des chanelling, ou ce sont des êtres évolués et clairvoyants qui partagent avec nous la vérité qu’ils ont su capter dans le mondes subtils. Le dieu des trois monothéismes, très masculin dans ses actes et ses paroles a été remplacé par un dieu matrice, une toile sur laquelle s’écrit le récit de nos vie, un dieu féminin. Tout un pan de cette spiritualité a une aversion pour la souffrance et l’effort (à part celui de rester assis des heures sur un coussin),  et propose des raccourcis vers l’illumination… tu comprends avec l’accélération de la vibration de la terre, le karma se fait instantané, on évolue plus rapidement, l’illumination est à portée de la main, c’est tout con, achète mon livre et tu verras.  
Gregory Mutombo en substituant au cheminement spirituel, au chemin de croix, une décision unique de lâcher prise propose l’ultime raccourci. Personnellement je n’aimerai rien de plus que d’être capable de faire ce saut et d’accéder à cet autre niveau d’expérience, mais je me suis montré incapable de l’accomplir. Donc voilà, ce que je raconte, ça vient aussi de là, un lieu d’échec, mais aussi d’un lieu d’expérience et d’analyse, et d’où je suis-je pense que les gens vont se péter les dents sur ce grand saut, il y aura beaucoup d’amertume et surtout de la culpabilité chez tous ces gens qui par « tiédeur » et faiblesse de caractère vont faire partie de cette foule d’appelés hélas non élus.
Peut-être que je me trompe, et quelque part je l’espère, je suis tout à fait disposé à essayer de nouveau et d’ailleurs d’une certaine manière c’est bien ce que je compte faire. Je vais continuer d’avancer en gardant autant que possible la conscience de ma responsabilité dans ce que je vis. Je vais continuer d’écouter mon intuition et je la suivrais avec une confiance renouvelée même si elle me mène en bien des endroits défiants toute logique.

une petite vidéo pour la fin , la dernière causerie en date de Franck Lopvet

Comments

  • J'écoute la conf' de Mutumbo et j'entends un mec qui surfe sur la vague du "le bonheur n'est pas à rechercher à l'extérieur mais à l'intérieur", qu'on entend 15 fois/jour. Rien de nouveau. La métaphore de la bouteille d'eau me semble assez naze, parce que ma soif ne va pas m'empêcher de voir passer les caravanes, au contraire, si je crève de soif je vais aborder la 1ere personne venue, et quand-même j'aurais tendance à penser que si je meure de soif, il est évident que je vais focaliser sur mon besoin d'eau, et qu'il est préférable de me mettre en route pour étancher cette soif plutôt que d'attendre la mort au fond de mon désert. Pour prendre un autre exemple: essayez un peu de méditer avec une furieuse envie de pisser. Vous risquez assez vite d'être obsédé par votre besoin de vous vider… bref, ça m'a gonflé et j'ai pas écouté la suite…surtout que sa façon de s'exprimer, plutôt rébarbative, ne me convainc pas du tout….

  • un interessant retour d'experience mais Mutombo ne fait que proposer l'enseignement militaire "des commandos" revu à la sauce spirituelle "bouge toi le cul" et tu auras des resultats.Platon et Aristote n'y sont pas pour rien. C'est de la spiritualité en rangers. c'est juste refuser de voir le nombre de recalés pour celui qui y arrive.C'est juste refuser de voir les blessés ou les morts pour un seul égo victorieux.C'est au final imposer la seule voie de la compétition : On retrouve cette pratique dans le sport : le nombre de personnes bousillées physiquement pour un sport de compétition. On est encore dans la theorie des élus (c'est plus vendeur) avant qu'il ne comprennent que d'élus, il ne peut en rester qu'un… Lopvet c'est plus subtil, plus intelligent, bien masqué par le coté un peu bourru qui lui est demandé (le masochisme a plusieurs niveaux ou degrés, selon moi)mais il vend exactement le meme principe avec les memes dangers : à deresponsabiliser chacun de sa relation à l'autre, ça nous conduit vers une société pulsionnelle où les agresseurs de tout type pourront s'affranchir de leurs responsabilités puisque c'est l'agressé qui est responsable de son agression.Si ça c'est pas de la perversion narcissique… la regle du "jeu" semble être "Il faut se battre dans la vie"…mais pour quoi et contre qui ? au final rien de bien nouveau sous le soleil…

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